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Le Monde et Nous
8 novembre 2007

La mémoire...

Bonjour à tous,

Je suis tombée récemment sur un numéro spécial de la Recherche "La mémoire ou Comment notre cerveau apprend, se souvient et oublie". Je ne rentrerai pas dans les détails de tout ce que cet excellent magazine peut nous fournir mais quelques informations relevées sont à noter.

Ce numéro spécial "mémoire" (N°22 - Février/Avril 2006) aborde tout un tas de questions passionnantes : quels sont les différents types de mémoire, par quels moyens les souvenirs s'impriment-ils ? Pourquoi et comment oublie-t-on ? Influence du type d'apprentissage ? Différences de comportements entre les individus ? Qu'est-ce que l'amnésie ? Les émotions jouent elles un rôle?

La mémoire est perçue comme un bien précieux, fragile et même si l'imagerie cérébrale a permis aux scientifiques de comprendre bon nombres de phénomènes, il reste encore du chemin à parcourir pour comprendre toutes les subsitilités de notre cerveau quant aux stockage et à la restitution des évènements.

Je vous livre ici quelques extraits forts passionnants sur ce sujet en essayant de  résumer quelques passages même si cela n'est pas forcément facile.

Formation d'un souvenir

Un souvenir résulte d'un mélange d'informations sensorielles liées à un évènement. Ces informations sensorielles convergent vers une région du cerveau qui s'appelle l'hippocampe. Mais l'ensemble de ces informations liées à un épisode vécu vont être codées et réacheminées vers différentes zones cérébrales (le néocortex). Un peu comme si "le cerveau éparpillait les pages d'un livre "souvenir" au lieu de le stocker dans un endroit précis".

cerveau

Source ici

Retrouver un souvenir, c'est reconstruire le souvenir à partir des différentes "pages". La restitution du souvenir sera d'autant meilleure qu'il aura été bien codé, structuré.

Cette reconstitution sera différente au fur et à mesure du temps car la reconstuction du passé se fait en fonction du présent (voir un des points suivants).

L'oubli est-il nécessaire ?

Nombre de scientifiques s'accordent pour dire que l'oubli est "paradoxalement" indispensable au bon fonctionnement de la mémoire. Il permet de faire le tri entre le parasite et l'essentiel et ainsi de mieux retenir les informations de base en oubliant les plus futiles.

Emotions et mémoire

Les systèmes d'apprentissage cérébraux sont intiment connectés aux noyaux qui gèrent les émotions. Se souvenir d'une information riche en émotions paraît plus facile : certains souvenirs étant définitivement gravés.

Sommeil et mémoire

Le sommeil joue un rôle majeur dans l'organisation de la mémoire. Les scientifiques ont confirmé que le souvenir d'un apprentissage est fragile tant qu'il n'a pas été suivi d'un épisode de sommeil. L"imagerie cérébrale a révélé une réactivation électrique ou métabolique pendant le sommeil.

Peut-on améliorer sa mémoire ?

Oui, on  peut stimuler sa mémoire. Quelques excercices simples permettent de renforcer l'agilité intellectuelle.  Les différentes techniques reposent sur l'organisation et sur la répétition. Il faut apprendre à classer des informations pour mieux les retenir...Difficile en effet de retenir des listes d"objets sans classement préalable de ceux-ci.

Sur le bout de la langue !

Cela nous est tous arrivés, de chercher un mot, un souvenir et de percevoir qu'il n'est pas loin mais pas moyen de le réactiver immédiatement. Et bien figurez-vous, que ce phénomène passionne les psycholinguistes ainsi que les chercheurs du domaine de la mémoire...De nombreuses hypothèses ont été avancées et aucune ne fait encore pleinement l'unanimité. L'une des explications est que la question "entraînerait l'activation de tout un ensemble d'informations, qui ont un rapport avec le mot recherché et qui exercent 2 effets contradictoires :

- elles gênent l'accès à l'information correcte

- elles augmentent la conviction subjective que la bonne réponse va émerger.

memoire

Source ici

Merci de votre intérêt...n'hésitez pas à me faire part de vos remarques ou suggestions.

POur en savoir plus :

http://lecerveau.mcgill.ca/flash/d/d_07/d_07_p/d_07_p_tra/d_07_p_tra.html

http://www.museum-marseille.org/marseille_cerveau_memoire.htm

http://www.linternaute.com/science/biologie/dossiers/06/0602-cerveau/4.shtml

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29 février 2008

La fée électricité !

Bonjour à tous,

Les besoins en électricité sont en constante augmentation. L'enjeu actuel est que la production doit s'adapter à la demande tout en s'appuyant sur des technologies propres et fiables, au vu des problèmes d'environnement et de réchauffement climatique.

Tout d'abord comment fabrique-t-on de l'electricité ?

L'électricité apparait au sein d'une génératrice qui est un dispositif permettant de transformer une autre forme d'énergie en courant électrique. Les génératrices sont toutes des machines tournantes ? pourquoi ? parce qu'elles sont constituées d'une partie tournante, un aimant ou un électro-aimant (le rotor) et d'une bobine statique (le stator) dans laquelle va apparaitre le courant.

Selon les découvertes de Faraday, la rotation d'un champ magnétique va produire du courant dans la bobine du stator : c'est le phénomène d'induction.

Le principe est simple : le but est donc de faire tourner le rotor de la génératrice. Et c'est sur cet objectif que reposent tous les principes des systèmes de production d'électricité. Pour faire tourner la génératrice, il faut l'entraîner et le mouvement rotatif est créé par une turbine.

Une turbine est un dispositif rotatif destiné à utiliser la force d'un fluide (eau, vapeur, air, gaz de combustion) dont le couple est transmis au moyen d 'un arbre. Une turbine est constituée d’un rotor comprenant un arbre sur lequel sont fixées des aubes et, d’un stator portant des déflecteurs fixes. En gros, la turbine permet d'obtenir un mouvement rotatif à partir d'un fluide possédant une énergie (dû à sa pression, température, dans le cas de la vapeur ou d'un gaz ou de sa vitesse (vent, courant d'eau).

TGsiemensSGT5_4000F
Turbine à gaz (source Siemens)

Le but d'une centrale de production d'électricité est d'utiliser un fluide qui aura suffisamment de force pour pousser sur les aubes de la turbine pour produire le mouvement rotatif, nécessaire au fonctionnement de la génératrice.

Différents types de centrales que nous verrons plus en détail dans les articles suivants :

- Centrale thermique à combustible fossible : charbon, pétrole gaz...La combustion fournit des fumées chaudes qui permettent de chauffer l'eau afin d'obtenir une vapeur à haute pression et haute température.

- Centrale nucléaire : les réactions de fission (celles ci seront explicitées plus tard) dégagent énormément de chaleur : celle-ci est utilisée afin d'obtenir une vapeur à haute pression et haute température

- centrale hydroélectrique :L'énergie électrique est produite par la transformation de l'énergie cinétique de l'eau de différents flux (fleuves, rivières, chutes d'eau, courants marins...)., par l'intermédiaire d'une roue entrainant un rotor d'alternateur

hydroelect
Centrale hydroélectrique en Autriche

- Centrale au gaz :  les gaz de combustion d'un mélange gaz /air comprimé entraînent directement une turbine spécialement conçue à cet effet

- Centrale éolienne : l'énergie cinétique du vent (due à sa vitesse) entraîne les pâles de l'éolienne : le mouvement rotatif est transmis à une génératrice

DanishWindTurbines

Centrale éolienne en pleine mer en Suède

Merci de votre lecture, la suite bientôt.

Pour en savoir plus (source des photos)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Production_d'%C3%A9lectricit%C3%A9

14 octobre 2009

De l’utilité du grand froid…

cristaux

Non, je ne vais pas vous parler des régions polaires, quoiqu’il y aurait beaucoup de choses à dire mais du froid industriel, celui qui est produit par l’homme et qui a de nombreuses applications dans de nombreux domaines (médical, biologique, alimentaire, industriel, agricole et même environnemental)

Petite histoire de température

Qu’est-ce que la température ? Qu’est-ce que la notion de chaud et de froid ? Prendre la température par simple toucher est il objectif ? Pourquoi ?

En réalité, il est assez difficile de définir la notion de température sans faire appel à la théorie moléculaire que nous donnerons un peu plus tard.

En effet, cette propriété est assez liée à la sensation de froid ou de chaud mais pour être vraiment précis, cela se complique. Lorsqu’on touche deux objets à même température mais de matériaux différents, selon qu’il est dense ou aéré, notre corps ne perçoit pas la même sensation : un matériau dense (tel que le métal par exemple) nous paraîtra toujours plus froid qu’un tissu (rempli d’air). La raison en est que le contact avec un matériau dense, produira un transfert de chaleur plus intense (car plus de contacts) entre notre main et l’objet plus froid.

Alors pour mesurer ou chiffrer la température, on doit faire appel à un phénomène physique qui accompagne une variation de température (soit la dilatation d’un liquide, la variation d’une résistance, l’émission d’un rayonnement).

Plusieurs échelles de températures existent, et celle qui nous est la plus familière est l’échelle Celsius qui repose sur deux repères à la pression atmosphérique normale : celui de la glace fondante qui repère le 0°C et celui de l’eau bouillante qui repère le 100°C.

Cependant, même si nous percevons bien cette échelle, celle-ci n’a aucune réalité  physique ! Ce qui est un peu embêtant tout de même !

Alors finalement, la réalité physique de la température c’est quoi ? Il faut pour comprendre passer à la description moléculaire de la matière : la température traduit l’énergie d’agitation des molécules d’un corps. Plus il est chaud, plus les molécules qui le constituent seront agitées.

Que se passe-t-il lorsqu’on diminue la température ? les molécules sont de moins en moins agitées, jusqu’à devenir complètement immobiles (ainsi que les atomes qui les constituent et les électrons présents dans les atomes), point où on atteint le zéro absolu. Une autre échelle de température prend ici tout son sens, c’est l’échelle Kelvin qui est la mesure du degré d’agitation des molécules. Le zéro Kelvin correspond au zéro absolu. Le lien avec l’échelle Celsius est un décalage de 273.15 degrés : 0K = -273,15 °C

Histoire de la cryogénie

Peut-on atteindre le zéro absolu ? et quels en seraient les applications ?
Vers les années 1860, est apparue une nouvelle science : la cryogénie. « Cryo »  vient du grec Kruos (« froid extrême »). La cryogénie est l’étude et la production du grand froid avec des températures de -150 à -270
°C ce qui signifie qu’on atteint pratiquement le zéro absolu. Avec des techniques très sophistiquées, on peut même descendre au 10-10 K. Cette descente vers les températures les plus basses a été rendue possible par les progrès de la science et de la technologie. De façon naturelle,la température la plus basse est celle du rayonnement cosmique dans lequel baigne l’univers (2.7 K)

Des températures jusqu’à -150°C sont rendues possibles par les techniques frigorifiques classiques : on fait circuler un fluide particulier, le fréon par exemple dans un circuit fermé, il subit un certain nombre de transformations dont une évaporation. Pour s’évaporer, c’est-à-dire briser des liaisons, il prend de la chaleur quelque part, il refroidit donc un autre corps au niveau de l’évaporateur placé dans la machine frigorifique.

Pour atteindre des températures cryogéniques, l’utilisation d’un fluide frigorigène tel que le fréon subissant un changement de phase n’est pas suffisante. On travaille généralement avec l’hélium liquide qui permet d’atteindre des températures de quelques K ou l’azote liquide ou encore l’hydrogène liquide (pour travailler entre 14 et 20 K).

Pourquoi est-ce important ? Parce qu’à ces températures extrêmement basses, et on le comprend aisément avec la définition du mouvement moléculaire, les propriétés des corps changent…de nouvelles propriétés étonnantes apparaissent, avec des applications extraordinaires.

La cryogénie alimentaire

L’une des grandes applications de la cryogénie est la conservation alimentaire. La différence essentielle avec la congélation classique est la vitesse de refroidissement, extrêmement rapide par traitement cryogénique. La principale conséquence est qu’au lieu de former de gros cristaux dendritiques de glace qui endommagent les cellules de l’aliment, il se forme une multitude de tous petits cristaux qui n’endommagent pas les cellules du produit. On parle de surgélation.

dendrite

Les supraconducteurs

A très très basse température, certains matériaux présentent la propriété de supraconductivité : c’est l’absence totale de résistance électrique et également la propriété de repousser un champ magnétique.

Pourquoi ces matériaux à basse température n’offrent ils pas de dissipation d’énergie au passage d’un courant électrique ? Parce que les liaisons moléculaires sont tellement ralenties que le passage des électrons n’est pas ralenti (pas de frottement). L’autre conséquence intéressante est qu’il n’y aura de dissipation d’énergie par effet Joule au passage du courant, donc pas d’échauffement… d’où un réduction importante de la taille des fils électriques s’il étaient dans un matériau supraconducteur.

On appelle température critique, la température sous laquelle apparaît la propriété  de supraconductivité. Le problème est que cette température critique de dans la gamme des températures cryogéniques ! d’où des applications plus que limitées dans la vie quotidienne.

Cette supraconductivité  permet de créer des électro-aimants puissants qui sous l’effet d’un courant électrique élevé ne subissent pas d’échauffement (application pour l’imagerie médicale et les accélérateurs de particules).

L'autre conséquence de la supraconductivité est qu'au voisinage d'un champ magnétique, il se crée des courants induits (qui ne sont anihilés par aucune résistance) ce qui provoque un champ magnétique opposé à celui de l'extérieur...il y a donc répulsion.

levitation

Lévitation magnétique grâce à la supraconductivité du matériau : Source

Superfluidité

Une autre propriété  un peu similaire de la supraconductivité est la superfluidité  qui concerne un fluide qui ne présente aucune viscosité : sans chocs entre molécules, pas de gêne entre molécules, l’écoulement est parfait.

Autres applications

En abaissant suffisamment la température, on parvient à fragiliser certaines liaisons et donc à faciliter leur broyage. Ceci est particulièrement intéressant dans le domaine industriel (économie d’ énergie pour le broyage) mais aussi alimentaire. Un broyage cryogénique (à -100°C) pour les céréales permet par exemple de réduire les partcueles à une taille inférieure à 50µm en une seule étape.

Pour en savoir plus

http://fr.wikipedia.org/wiki/Cryog%C3%A9nie

http://fr.wikipedia.org/wiki/Supraconductivit%C3%A9

http://science-for-everyone.over-blog.com/article-2301364.html

http://www.universalis.fr/encyclopedie/R171171/SUPERFLUIDITE.htm

9 juillet 2007

Halte aux idées reçues !

Bonjour tout le monde,

Je suis tombée récemment sur un excellent article dans le magazine "La Recherche" expliquant le mode de transmission de ce que nous connaissons tous "Le Rhume"

atchoum

Selon la définition de l'encyclopédie "Wikipédia", le terme "Rhume" désigne une maladie infectieuse des voies respiratoires, qui se manifeste par une rhinite (écoulement nasal, éternuements). Jusque là rien de bien neuf.

Cependant, ni "le coup de froid", ni les chutes de température ne déclenchent le rhume. Dans 80 % des cas, il s'agit d'une attaque virale ! L'individu touché a donc été en contact avec le virus d'une façon ou d'une autre.

Pourquoi se manifeste-t-il par temps froid alors ?

- En automne ou hiver,  le taux d'humidité de l'air est élevé ce qui favorise la survie du virus à l'air libre (vivent les hivers froids mais secs !)

- En hiver, le corps est moins "actif" pour se défendre. Il lutte contre le froid, la fatigue est souvent plus présente, nos défenses immunitaires sont souvent moins accrues.

La transmission du virus se fait par voie aérienne (éternuement ou toux) ou lors d'un contact (des études ont montré que les rhinovirus sont présents sur les mains de 40 à 90 % des personnes atteintes) et sur les objets touchés (poignées de porte). Sachons aussi que ces virus peuvent survivre des heures sur des supports inertes???

LEs antibiotiques n'ont aucun effet (sauf en cas de surinfection bactérienne) : le rhume se guérit seul en 7 jours...

Une petite photo ?

virus

Petite expérience perso : je ne protège pas spécialement mes enfants du froid, ils sont généralement peu couverts (même en hiver, en tous cas pas plus que moi) et n'ont pas plus de rhume que les autres, voire moins. Par contre, gardés en crèche, ils y ont subi des contaminations importantes par ce virus bénin cela contribue fortment ) renforcer les défenses immunitaires.
Nos chers bambins sont responsables 7 fois sur 10 de la transmission vers les adultes.

D'où l'importance de leur apprendre très vite à "mettre la main devant le nez/ la bouche" et à se laver les mains régulièrement (savon antiseptique !)...n'oublions pas de nettoyer régulièrement les poignées de porte !

Je vous remercie de votre intérêt ! Je continuerai prochainement les articles sur l'eau, la lessive, le repassage ...

A très bientôt.

11 avril 2008

Rêve d'inivisbilité !

Bonjour tout le monde,

Je suis tombée il y a quelques temps sur un ancien article de Sciences et Vie (fin 2007) expliquant qu'une équipe américaine et britannique avait réussi, en laboratoire, à rendre invisible un objet aux micro-ondes. Le rêve d'invisibilité deviendrait-il réalité ?

Qu'en est-il exactement ? Une équipe de physiciens a bel et bien réussi à rendre un petit objet en cuivre (cylindre de quelques centimètres) invisible aux micro-ondes. L'équipe a mis au point une "cape d'invisibilité" autour de l'objet à rendre invisible conçue en un assemblage de matériaux très spéciaux - on parle de métamatériaux- qui fait que les micro-ondes qui arrivent au niveau de l'objet sont déviées, sans traverser l'objet ni s'y réfléchir : l'objet devient donc invisible.
Le "métamatériau" utilisé ici est un assemblage d'anneaux et de fils de cuivre inscrits sur de la fibre de verre. Evidemment, pour que cela fonctionne sur l'oeil humain, il faudrait réussir cet exploit avec la lumière visible : onde de longueur d'onde plus petite (plus difficile à manipuler). Mais peut-être qu'un jour ?

Les micro-ondes sont les ondes utilisées par les radars : l'application est donc tout à fait intéressantes d'un point de vue militaire de rendre les avions invisibles aux radars.

Définition préliminaire
Lorsqu'une onde électromagnétique (lumière visible, micro-ondes, infra-rouge, onde-radio...) se propageant dans un milieu homogène arrive sur la surface d'un matériau homogène également, une partie de la lumière est réfléchie et une autre partie se propage (elle continue son chemin) dans le matériau (et est absorbée ou non), c'est la réfraction.

L'angle de réfraction est fonction du matériau mais aussi du type de lumière incidente...si la lumière est rouge ou violette, elle n'est pas déviée de la même manière. C'est d'ailleurs le pourquoi du comment de la formation des arc-en-ciel...

Lorsqu'il pleut et que le Soleil est visible, ce dernier envoie ces rayons sur une multitude de gouttelettes d'eau. Prenons l'exemple d'un rayon pénétrant dans une goutte : les différentes couleurs constituant la lumière blanche sont déviées de façon différentes au passage de la goutte d'eau...il y a donc décomposition de la lumière à la sortie.

arcciel

Source de cet arc en ciel : clic clic
Voir également l'article de Lynx

Qu'est ce que les métamatériaux ?

Les métamatériaux sont des matériaux artificiels qui ont des propriétés optiques particulières que ne possèdent pas les matériaux naturels. Lorsque une onde électromagnétique éclaire le matériau naturel, une partie est réfractée dans la même direction (mais pas forcément le même angle) que la lumière incidente. Dans le cas des métamatériaux, la lumière est réfractée dans la direction opposée ou avec un angle négatif...On peut donc contrôler comment va se propager la lumière...

Techniquement parlant, les métamatériaux possèdent une structure façonnée de façon à contrôler précisément ses propriétés électromagnétiques. En faisant varier la microstructure du matériau, la propagation des ondes dans la matériau change. De plus, en sculptant des motifs réguliers dans un matériau choisi à dessein, on peut modifier sa réponse aux ondes électromagnétiques. Le métamatériau se comporte comme un guide d'ondes.

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Source ici

Un grand bravo aux physiciens ayant réussi cet exploit : une équipe dirigée par David Smith, de l'université Duke, aux Etats-Unis, et par John Pendry, de l'Imperial College de Londres

Un très bon article sur le sujet sur le blog de Matthieu

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Pour en savoir plus :

http://www.lefigaro.fr/sciences/20061020.FIG000000054_un_cylindre_de_cuivre_rendu_invisible_en_laboratoire.html

http://www.comlive.net/Objets-Invisibles,131243.htm

http://www.techno-science.net/?onglet=news&news=3310

http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doschim/decouv/couleurs/loupe_coul_pris_arc.html

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14 juin 2008

En Osmose !

Dans la vie courante, "Etre en osmose" signifie "être sur la même longueur d'onde, en parfait accord, en symbiose".

Qu'en est-il de ce phénomène physico-chimique qui régle de nombreux phénomènes de notre vie quotidienne ?

Définitions
La nature aime les choses équilibrées et c'est ce qui régit généralement les ph"nomènes de transport de matière et transferts de chaleur.

En ce qui concerne la matière, nous allons d'abord distinguer la diffusion de l'osmose.
La diffusion est un transfert de soluté au sein d'un solvant permettant d'obtenir une concentration parfaitement homogène dans tout le volume considéré. C'est la goutte d'encre qui est ajoutée dans un verre d'eau et qui peu à peu "diffuse" pour que la concentration soit partout la même.
Il s'agit donc d'un mouvement du soluté (c'est à dire du composant dissous) de façon à se répartir uniformément.

Le but de l'osmose est également d'atteindre une concentration uniforme mais elle mets en jeu une membrane semi-perméable ne laissant passer que les plus petites molécules : en particulier les molécules d'eau. Ainsi, contrairement à la diffusion, c'est l'eau qui va migrer de la zone la moins concentrée vers la zone la plus concentrée afin d'équilibrer les concentrations de par et d'autre de la membrane.

Exemples de la vie quotidienne

  • Dans les végétaux
    La plante va chercher son eau dans la terre par osmose et c'est ce phénomène qui est à l'origine de la turgescence (assurant la rigidité et la maintien des végétaux)

    Les racines des arbres portent dans la zone voisine de leur extrémité de très nombreux poils. Un poil absorbant est une cellule allongée qui peut atteindre 1mm de long sur 0,01mm de diamètre avec une très grande cavité interne : la vacuole. Le contenu de la vacuole est constitué d’eau et de substances dissoutes. Le poil absorbant est en contact, par sa face externe, avec l’eau du sol qui contient également des substances dissoutes. Or, la concentration du suc vacuolaire est supérieure à celle du milieu extérieur. L’eau pénètre donc par osmose dans les poils absorbants.

    osmose

Autre application : il n'est pas conseillé de mettre de l'engrais trop près d'une plante car dans ce cas, il y a risque la concentration en sels soit plus élevée dans le milieu l'extérieur qu'au niveau des vacuoles impliquant ainsi une migration de l'eau en dehors de la plante...

  • Dans la cuisine
    Saler la viande en début de cuisson la rend sèche. pourquoi ? La viande est un ensemble de cellules, compartiments contenant des sels et séparés par des membranes cellulaires ne laissant passer que les petites molécules. En salant en début de cuisson, le phénomène d'osmose favorise la migration de l'eau vers l'extérieur (afin d'égaliser les concentrations), la viande se déssèche.
    Une conséquence est que la salaison permet de conserver les aliments plus longtemps. Une viande sans eau et durcie en surface limite le développement des bactéries.
    Le principe de conservation des fruits dans la confiture repose sur le même principe : la grande quantité de sucre ajoutée fait sortir l'eau des fruits ce qui empêche la prolifération bactérienne.

fraise

confiture
Source :ICI

  • Dans le corps humain

C'est l'osmose qui intervient dans les échanges respiratoires. Elle permet le passage des petites molécules comme l'oxygène ou le dioxyde de carbone entre l'air contenu dans les alvéoles et les globules sanguins circulant dans les capillaires.

  • L'osmose inverse comme méthode de purification de l'eau

  Comme nous l'avons vu, l'osmose est la migration "naturelle" du milieu le moins concentré vers le milieu le plus concentré de façon à uniformer les concentrations.

En appliquant une pression (supérieure à la pression osmotique, d'autant plus élevée que la concentration est élevée), on parvient à inverser le sens de migration de l'eau qui passe alors à travers une membrane semi-perméable, du milieu de plus concentré vers le milieu de moins concentré : on obtient une fraction très concentrée appelée "concentrat" et une fraction d'eau très pure.

osmoseinv

Source ICI

A bientôt

Pour en savoir plus

http://culturesciences.chimie.ens.fr/dossiers-experimentale-extraction-article-TechMembranaires.html

http://hygiene-alimentation.com/cuissons_aliments.php

http://fr.wikipedia.org/wiki/Osmose_inverse

8 juin 2007

Lumière sur : le réchauffement climatique

Bonjour à tous

Qu'est ce que l'effet de serre ? On en parle beaucoup ces derniers temps...on y associe souvent les émissions de CO2 (gaz à effet de serre), le protocole de Kyoto, la couche d'ozone ...

Qu'en est-il exactement ?

L'atmosphère est l'élément clé de la vie sur notre planète. Pourquoi ?

1- Environ 50 % du rayonnement solaire arrive sur notre terre : la couche d'ozone , en agissant tel un bouclier, permet de protéger la terre des rayonnements ultraviolets nocifs pour l'Homme.

2- Le sol et l'atmosphère absorbent alors le reste des rayonnements issus du soleil (ceux qui ont réussi à traverser à couche d'ozone). Les gaz qu'on appelle à effet de serre sont constitués de CO2, H2O (la vapeur d'eau), O3 (ozone),CH4 (méthane) parmi les principaux. Ces gaz absorbent certaines radiations réémises par le sol terrestre ce qui les empêche de s'échapper vers l'espace. Cela provoque une hausse des températures. Sans cet effet, la température sur terre serait voisine de -18°C donc pas de vie.

Tout se complique lorsque la quantité de ces gaz protecteurs augmente dans l'atmosphère provoquant le réchauffement climatique.

effetserre2

effetserre

Source : défi pour la terre

La vapeur d'eau, 1er gaz à effet de serre, entre à la hauteur de 0.3 % dans la composition de l'atmosphère.

Le CO2, dioxyde de carbone ou vulgairement le gaz carbonique, ne constitue qu'environ 0,04 % de l'atmosphère mais est responsable d'environ 40 % de l'effet de serre. Ce gaz est en rapide augmentation du fait des activités humaines (augmentation de 35 % depuis la fin du XiXe siècle)...en particulier la combustion de combustibles fossiles (Charbon, pétrole...) pour la production d'énergie ou d'autres industries (industries cimentières...).

Quelles conséquences possibles et probables pour le climat ?

Compte-tenu des quantités de CO2 déjà accumulées ces dernières années, le réchauffement climatique est inévitable : les experts  prévoient une augmentation de la température moyenne de 2 à 6°C d'ici 2050. Mais la manière dont l'Homme va traiter les années à venir est cruciale pour le possible basculement du climat...Comment et pourquoi ?

La question est vaste...voici un aspect des choses.

Selon différentes études, la fonte des neiges et des glaciers dû au réchauffement ont modifié les masses d'eau de l'Atlantique NOrd au cours des dernières decennies : un apport d'eau douce implique une baisse de la salinité d'où une baisse de la densité, d'où un ralentissement des courants marins et une modification de la circulation en eau profonde... en particulier le Gulf Stream dont on a déjà constaté le ralentissement en eaux profondes. Ce courant qui prend sa source dans le Golfe du Mexique préserve le climat de l'Europe. S'il ralentit, il y aura moins de chaleur véhiculée d'où un refroidissement... voire le retour d'une ère glaciaire ???Mais de grosses incertitudes subsistent quant aux conditions exactes d'un basculement climatique !

Pour en savoir plus sur le Gulf stream et les conséquences de son ralentissement ...click click

Dans tous les cas, nous avons de quoi nous poser des questions...

LEs accords de Kyoto

Ce texte débattu à Kyoto, élaboré en 1997, prévoit que les pays industriels devront réduire de 5 % leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici 2010, par rapport aux niveaux de 1990.Protocole qui est rentré en vigueur, courant février 2005.

Je vous laisse avec une petite photo d'un iceberg...

Cliquez sur les images !

iceberg

Pour en savoir plus :

http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosclim/

http://cosmobranche.free.fr/SpaceNews_Terre.htm

http://la.climatologie.free.fr/ocean/ocean1.htm

www.defipourlaterre.org

http://www.lespieds-surterre.com/effet_de_serre.htm (de belles images)

22 juin 2007

Vinaigre, fourmis, citrons et aspirine

Bonjour à tous.

VInaigre, fourmis, citrons...ca vous dit quelque chose ? ouh la la, çà pique !!

acide

Mais de quoi allons-nous parler ? et bien du point commun entre toutes ces choses : la fonction acide.

A l'évocation du mot acide, on imagine de suite le goût piquant comme celui du vinaigre ou du jus de citron ou encore la notion d'attaque chimique, les adjectifs "corrosif' ou "réactif" nous viennent à l'esprit. Qu'en est-il exactement ?

Généralités : les acides

Un acide est, selon Bronsted (1923), une espèce qui libère un H+ en solution.

H+, c'est un ion hydrogène : un des plus petit atome à qui il manque son électron (charge négative), il est donc chargé positivement (H+ est également appelé "proton").

Quelques exemples : L'acide chlrorydrique (qui compose notre suc gastrique) s'écrit HCl qui, en solution, libère H+ et Cl-...

L'acide sulfurique s'écrit H2SO4 et libère en solution H+ et SO4(2-)

On représente souvent les acides par l'écriture AH qui permet de visualiser le H pouvant être libéré.

Comment quantifier l'acidité ?

Pour quantifier l'acidité d'un solution, on réalise des tests permettant de mesurer la quantité de H+ présents. Pour cela, on note le "pH" encore appelé "potentiel d'hydrogène" qui définit une échelle d'acidité entre 0 et 14. Une solution neutre, telle que l'eau pure a un pH de 7 car l'eau contient des ions H+.

Plus une solution est acide, plus son pH sera faible.

Pourquoi ? par la définition même du pH : [pH=-log Concentration en H+] , en gros, cela signifie que le pH permet de mesurer le nombre de zéros derrière la virgule...

pH=1 signifie une concentration en H+ de 0,1mol/l (lire moles par litre, la mole permet de compter les atomes par paquet de 600 000 milliards de milliards - c'est ce qu'on appelle le nombre d'Avogadro)

pH=7 signifie une concentration en H+ de 0,0000001mol/l donc beaucoup moins acide que la précédente.

Autre vue de l'esprit, lorsque le pH décroit d'une unité, l'acidité est multipliée par 10.

Le contraire d'acide est "basique" ou "alcalin" qui qualifie une entité susceptible d'accepter les ions H+. Parce qu'ils se complètent, les acides et les bases réagissent ensemble. Plus une solution est basique, plus son pH sera élevé.

Pour le goût piquant d'un aliment acide, il est reconnu grâce à des récepteurs particuliers de la langue sensibles aux ions H+.

Pour voir l'échelle des pH avec quelques exemples du quotidien : clic clic

Les acides en chimie organique

Les acides en chimie organique (chimie du carbone) sont appelés "acides carboxyliques" car ils se caractérisent par un groupe carboxyle (noté CO2H où apparaît bien le H labile, caractéristique des acides).

Je vous en parle ici car de nombreux acides constituant notre vie quotidienne sont des acides carboxyliques.

Exemples célèbres

Le plus simple des acides carboxylique est l'acide méthanoïque (HCO2H). Vous le connaissez , à votre détriment : il porte aussi le nom d'acide formique...tiens cela ressemble étrangement à "fourmis" ! Effectivement, l'acide formique est présent dans le dard et les piqûres de plusieurs insectes (abeilles et fourmis) mais aussi sur les poils des orties... Cet acide est utilisé dans l'industrie des textiles pour les teintures et traitement du cuir.

fourmi3

Un second acide célèbre est l'acide éthanoïque (CH3CO2H) ou acide acétique constituant du vinaigre (acetum en latin = vinaigre) ! C'est un antiseptique et un désinfectant. C'est un réactif très utilisé dans l'industrie (additif alimentaire), en photographie et dans la fabrication des plastiques. Dans le corps humain, l'acide acétique est produit lors de la consommation d'alcool (l'éthanol comme nous l'avons vu dans l'article précédent)

L'acide citrique est un tri acide (3 fonctions carboxyles) trouvé en grande quantité dans le citron. De formule assez compliquée (voir ici), il n'est pas toxique pour l'homme et l'environnement. Cet acide est aussi présent dans la raisin, qu'on ne retrouve pas forcément dans le vin (dégradé lors de la fermentation). Vous le connaissez aussi sous le nom de E330 (poudre à lever - exhausteur de goût ...)

D'autres acides célèbres : l'acide butanoïque ou butyrique (du latin butyrum : le beurre) de formule C3H7-CO2H

L'acide malique est trés répandu dans le règne végétal : pommes, poires, jus de raisin... qui explique le caractère un peu piquant de la pomme.

Un petit dernier : l'acide acéthyl salicylique qui n'est autre que l'aspirine. Salicylique vient du latin "saule" dont l'écorce a des propriétés curatives...pour en savoir plus

Les pluies acides

Les pluies dites "normales" ont un pH qui est de l'ordre de 5,8, c'est à dire légèrement acides...pourquoi ? A cause du CO2 (dioxyde de carbone) qui comme nous l'avons déjà signalé est présent dans l'atmosphère. CO2 réagit avec l'eau pour donner H2CO3, acide carbonique.

Les pluies sont dites "acides" lorsque sous l'effet des polluants atmpshériques émis par les industries et l'activité volcanique, en particulier SO2 (oxyde de soufre) et NOx (oxyde d'azote), il y a formation d'acide sulfurique (H2SO4) et d"acide nitrique '(HNO3) qui accentuent l'acidité naturelle de la pluie (pH en dessous de 5,8)

Les dégâts des pluies acides peuvent être considérables surtout pour certaines espèces végétales telles que cet épicéa

pluieacide

Source : ici

Heureusement, grâce aux efforts des industriels, les émissions de ces polluants sont plutôt en baisse, et on parle de moins en moins des pluies acides.

Merci de votre intérêt. A bientôt

Pour en savoir plus :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Acide

http://fr.wikipedia.org/wiki/Pluie_acide

2 juillet 2007

L'eau : parlons cocotte et iceberg !

Bonjour

Je voulais consacrer un article à la lessive...les pourquoi du comment ? Mais la lessive sans eau, n'a aucune action (nous verrons pourquoi d'ailleurs)...alors commençons par la première étape, par une petite mise en lumière sur l'eau.

goutteeaub

L'eau est un composé chimique simple, si présente autour de nous (70% de la surface de la terre) , si utile à la vie, qu'on en oublie toutes ses particularités...c'est un sujet passionnant et ses caractéristiques permettent de comprendre bien des phénomènes de notre vie quotidienne.

Présentation générale

L'eau est un molécule constituée de deux atomes d'hydrogène  et d'un atome d'oxygène , ce qui s'écrit H2O... c'est donc assez simple (jusque là ! mais nous verrons que cela lui confère certaines propriétés particulières).

Maintenant regardons d'un peu plus près, ses propriétés macroscopiques !

A quelle température l'eau bout-elle ? A 100 °C, répondons nous en coeur ! et bien, tout dépend.

L'eau d'une casserole bout effectivement à 100 °C lorsque la pression qui s'exerce sur elle est bien la pression atmosphérique de 101 325 Pa ou 1013 mbar.

Mais dans une cocotte minute par exemple, la pression est plus élevée, l'eau y bout au-delà de 100 °C (120 à 130 °C selon la cocotte)...L'eau dans une casserole en montagne où la pression est inférieure à la pression atmosphérique au niveau de la mer, bout dès 90°C vers 3000 m (pas suffisant pour cuire les oeufs durs).

J'ouvre ici une petit parenthèse pour vous donner une vision (c'est celle que j'ai adoptée) des choses de ce que sont les grandeurs comme pression, température et chaleur.

Pression - Température - Chaleur

La pression est la poids de ce qui s'exerce au dessus d'une surface. La pression atmosphérique est la poids de la colonne d'air au-dessus de nos têtes.

Dans les fonds marins, la pression est énorme car il faut en plus du poids de l'air, supporter le poids de l'eau.

La température est une mesure du degré d'agitation des différents constituants élémentaires d'un corps. Plus ce corps est chaud, plus l'agitation et la vitesse à laquelle les molécules se meuvent est élevée. On appelle cela l'énergie cinétique (énergie liée à la vitesse). La température est une mesure du mouvement moyen à l'échelle moléculaire.

chaleur

Et la chaleur alors ? La chaleur est la quantité d'énergie (énergie cinétique mais aussi énergie liée à la rotation, vibration) d'un système transferée selon trois principes : conduction, convection, rayonnement (nous reveroons en détail et à l'aide d'expemple ces trois modes de transfert de la chaleur).

Ainsi, on comprend aisément que lorsqu'on chauffe un corps, on lui apporte de l'énergie. Au niveau moléculaire, cela se peut se traduire par :

- une agitation plus importante : d'où l'augmentation de la température (casserole d'eau qui chauffe par exemple)

- un changement d'état : les particules acquièrent plus d'énergie, bougent plus rapidement (c'est l'augmentation de température dans une première étape) et subissent nécessairement plus de collisions. Il en resulte qu'elles ont tendance à occuper plus d'espace, certaines ont assez d'énergie pour quitter la surface du liquide et passer à l'état gazeux (c'est l'eau qui bout dans la casserole). Notons que pendant toute l'étape de changement d'état, toute la chaleur fournie est uniquement utilisée pour briser les liaisons qui retiennent les molécules les unes aux autres et permettre à ces molécules de s'échapper en phase vapeur : il n'y a donc plus d'augmentation de la température pendant le changement d'état.

ebullition

Avec ces visualisations de pression, température et chaleur, il est facile de comprendre ce qui se passe au sein d'une cocotte minute. L'eau de la cocotte chauffe jusqu'à atteindre 100 °C (au départ on est bien sous pression atmosphérique), c'est-à-dire que les molécules se sont agitées de plus en plus jusqu"à obtenir suffisamment d'énergie pour quitter le liquide et pouvoir passer en phase vapeur...de plus en plus de monde quitte l'état liquide et passe en phase vapeur pour occuper un volume plus grand...oui mais le couvercle est hermétiquement fermé : le volume qu’occupe la vapeur étant beaucoup plus grand que celui occupé par une même quantité de liquide (rapport d’environ 1000), la vapeur formée « manque d’espace » : la pression augmente.

Comme la pression augmente, les molécules d'eau restant dans le liquide ont plus de difficulté à s'échapper : c'est lourd au-dessus de leur tête, il faut davantage s'agiter : la température augmente donc au-delà de 100 °C.

La cuisson des aliments s'en trouve accélérée lorsque la température est proche de 120 °C.

Revenons aux particularités de l'eau

Comme précisé en début d'article, la molécule d'eau est assez petite et assez simple. Mais regardons le cas de l'ammoniac (NH3) et du méthane (CH4) qui sont des molécules de masse voisine de celle de l'eau, et qui ont un point d'ébullition de -33 et -161 °C. Si l'eau se comportait normalement, elle devrait être gazeuse comme les autres corps à la pression atmosphérique...ce qui fort heureusement pour nous, n'est pas le cas.

Le pourquoi de cette originalité vient du fait que les molécules d'eau sont liées entre elles par des intéractions très importantes, qu'on appelle "liaisons hydrogène" ou "pont hydrogène". Comme le montre la figure ci-dessous qui schématise une molécule d'eau, celle-ci est polaire : il y a un côté chargé négativement et l'autre positivement. Cette différence de charge fait que les molécules s'attirent les unes les autres, et des liens se créent.

moleceau

ponthydrogene

A l'état liquide, les liaisons Hydrogène sont présentes mais l'agitation gêne un peu leur mise en place. Lorsqu'on refroidit l'eau, l'agitation des molécules ralentit de plus en plus ce qui permet aux liaisons hydrogène de bien s'établir : l'eau solide (la glace) a la structure d'un réseau cristallin où les liaisons H maintiennent une certaine distance entre les molécules : ce n'est donc pas la structure la plus compacte possible.

eauliq

Structure de l'eau liquide : Oxygène en rouge, Hydrogène en blanc et liaisons H en pointillés

eauglace

Une des structure cristalline possible de la glace : les liaisons H maintiennent de la distance entre les molécules

La conséquence de cet arrangement est que l'eau liquide est plus dense que la glace ou encore le volume de la glace est plus grand que celui du liquide (les pots qui gèlent éclatent !) (pour les autres corps où la liaison hydrogène n'existe pas, c'est le contraire).

C'est la raison pour laquelle la glace flotte sur l'eau (les icebergs !). Important aussi pour la survie des espèces aquatiques : la glace qui se forme à la surface d'un étang flotte ce qui permet de protéger les profondeurs du gel.

icebergb

Source : clic clic

On se quitte avec une petite photo d'un flocon de neige...la géométrie s'explique aussi par ces liaisons H (symétrie hexagonale qui apparait bien dans le schéma de la structure moléculaire ci-dessus), nous y reviendrons si cela vous intéresse !

cristal

Source : clic clic

Bonne lecture et à une prochaine fois !

Pour en savoir plus

http://www.educonline.net/spip/spip.php?article49

http://www.pourquois.com/physique_chimie.html

http://www.dossiersdunet.com/rubrique48.html

23 juillet 2007

Qui se ressemblent, s'assemblent !

Bonjour tout le monde,

Je continue aujourd'hui sur ma lancée du monde de l'eau en vous parlant de son très grand pouvoir de dissolution...

cascade

Cascade de Jonathan's Run (source)

Tout d'abord, quelques définitions.

La solubilité dans l'eau, est la capacité que possède une substance (qu'on appelle soluté) de se dissoudre (ne pas dire " fondre") dans le solvant (ici l'eau). Une fois la substance dissoute, on ne la voit plus...

Dans la plupart des liquides, il existe une quantité limitée de soluté pouvant être dissout. Quand on atteint cette quantité, on dit qu'on atteint la "saturation"...Au delà de la saturation, le soluté ne se dissout plus, la solution est sur-saturée.

L'eau a un pouvoir de dissolution très grand pour de nombreux solutés.

La solubilité du sucre par exemple est de 2 kg/l à 20 °C, et de 4 kg/l à 80 °C.

A 20 °C, on peut donc dissoudre 2 kg dans 1 l d'eau. Le moindre grain de sucre supplémentaire restera visible en phase solide.

eautransp

La transparence de l'eau qui pourtant contient énormément de minéraux dissous. (Source)

Le sucre n'est qu'un exemple mais l'eau permet de dissoudre énormément de composés : des substances ioniques (sel de cuisine par exemple), des substances moléculaires (sucre, les alcools...), des gaz (ammoniac, l'oxygène, CO2)...

Quelques explications :

Pourquoi est-ce si facile pour l'eau ? Et bien, rappelez vous dans un précédent article (clic clic), j'évoquais la "petite" molécule d'eau et sa "polarité" (délocalisation des charges + d'un côté et charge - de l'autre). Ce qui veut dire que chaque molécule d'eau se comporte comme un petit aimant !

Qui se ressemblent, s'assemblent...toutes les substances qui comme l'eau, sont polaires  vont bien s'entendre avec les molécules d'eau... Les côtés négatifs de l'eau attirent les régions positivement chargées du soluté, et vice versa pour les charges positives. L'ammoniac (NH3, gaz) par exemple est très polaire, il y a donc apparition de liaisons hydrogène qui permettent de fixer une grande quantité de NH3 aux molécules d'eau.

De la même façon, tous les sels (composés ioniques donc chargés) sont très solubles dans l'eau qui comme un aimant attire les charges. Lorsqu'un grain de sel pénètre dans l’eau, il est entouré de nombreuses molécules d'eau. La relative petite taille de ces molécules d’eau fait que plusieurs d'entre elles entourent la molécule de soluté. Il semble disparaître...

Lorsqu'on dépasse la saturation, il n'y a plus assez de molécules d'eau pour entourer le soluté...on a atteint la limite de solubilité. Les molécules de soluté sont proches les unes des autres, et sont en assez grand nombre pour être visibles.

Pourquoi une grande solubilité vis à vis des sucres et des alcools ? car même s'il s'agit de molécules de plus grande taille (comparé à l'oxygène, NH3 ou le sel), ce sont des molécules polaires donc avec des charges localisées.

Que contiennent les eaux de source ? des substances dissoutes essentiellement sous forme ionique. Celles-ci proviennent de la dissolution des minéraux des roches (calcaires,  gypse ...) Les roches silicatées n'apportent guère que du sodium, du potassium et des éléments rares (traces).

Une autre source parfois non négligeable est la pollution agricole (nitrate et phosphate) et industrielle (sulfate).

Influence de la température ?

Généralement, lorsqu'on augmente la température, la solubilité d'un soluté augmente (revoir l'exemple du sucre). Rappelez vous, la température est liée à l'agitation des molécules. Lorsqu'il fait plus chaud, l'agitation augmente et il y a plus de chance de favoriser les rencontres soluté/solvant !

Il y a des exceptions bien sûr ! le calcaire par exemple, qui se dépose (donc diminution de la solubilité dans l'eau) beaucoup plus dans les conduites d'eau chaudes. On expliquera pourquoi un jour...

Les substances qui ne sont pas solubles dans l'eau...

Ce sont donc des substances de nature différente de l'eau ayant donc peu d'affinité avec elle : ce sont les molécules apolaires (pas de charge localisée) qui ne sont pas attirées par l'aimant.

Toutes les molécules grasses sont des molécules apolaires : on comprend ainsi pourquoi il est difficile de les déloger d'un vêtement par exemple. Dans ces cas là, il faut faire appel à une substance intermédiaire qui se lie à la fois à l'eau et à la graisse, ce sont les lessives et les savons...

savonbulle

A une prochaine fois pour la suite....

Pour en savoir plus :

http://www.techno-science.net/?onglet=glossaire&definition=5754

http://users.skynet.be/meeki/Chimie/Chimie.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/Solubilit%C3%A9

2 août 2007

Les savons jouent double jeu

Bonjour à toutes et tous,

Comme promis, je vais vous parler aujourd'hui de l'action des savons et des lessives.

savonphoto

Comme nous l'avons vu dans un post précédent, l'eau est un bon solvant de toutes les molécules qui,  comme elle sont polaires (charges délocalisées).

Qu'en est-il des tâches de gras déposées sur les vêtements ? ou des cheveux qu'on doit laver ?

Tout d'abord, quelle est la nature des lipides et matières grasses ?

Rappelez vous dans un précédent article (clic clic), je vous parlais des acides (substances qui possèdent un H labile) et également des acides carboxyliques (molécules caractérisées par la fonction acide carboxylique R-CO-O-H : le R remplaçant un autre atome ou groupement ou une chaîne).

Je viens juste rajouter ici un petit complément, on appelle acide gras, un acide carboxylique où le R correspond à une longue longue chaîne de carbones- de 4 à 28 atomes de carbones, 16 à 18 sont les plus courants)

Exemple : l'acide palmitique

acidegras

Source et autres exemples : clic clic

Un acide gras saturé est un acide gras ayant des atomes de carbone totalement saturés en hydrogène.

Les graisses et les lipides sont quant à eux, des esters d'acide gras. La différence avec les acides, et qu'au lieu d'avoir un petit H à la fin (dans COOH), on a un autre groupement ou un autre atome.

Un ester a donc comme écriture globale, R-COO R* et dans un ester d'acide gras,  le R est la longue chaîne carbonée vue précédemment.

Les triglycérides ou graisses neutres représentent à 90% la plus grande partie des lipides. Leur formule est la suivante (3 chaînes d'acide gras - 3 fonctions esters repérables par le O_CO)

CH2-O-CO-R1
|
CH-O-CO-R2
|
CH2-O-CO-R3
R1, R2 et R3 sont des acides gras décrits précédemment.

La plupart des corps gras naturels sont constitués d'un mélange complexe de triglycérides ; à cause de cela, ils fondent progressivement sur une large plage de température...

Bref, on imagine bien que ces longues molécules où les chaînes carbonées sont très peu polaires vont avoir beaucoup de mal à se dissoudre dans l'eau puisque pas de liaison hydrogène possible (d'ailleurs l'huile et l'eau ne sont pas miscibles).

Alors que faire ?? Il faut trouver un agent de liaison pour permettre la rencontre entre eau et gras et l'accrochage...

quelle est la nature des savons ?

Pour s'accrocher aux graisses, il faut être de nature voisine : avec une longue chaîne carbonée. Pour se lier à l'eau, le savons doivent en plus posséder une partie polaire afin de pouvoir créer une liaison hydrogène.

Les savons sont des sels d'acide gras.

La partie acide gras sera comme décrite précédemment, la partie "lipophyle" (qui aime les graisses) ou encore "hydrophobe" (qui fuit l'eau)

La partie avec la fonction "sel d'acide..." notée COO- (charge négative)est polaire (partie hydrophyle), pourra créer des liaisons hydrogènes avec les molécules d'eau.

Que se passe-t-il dans l'eau lorsqu'on lave ?

Qui se ressemblent s'assemblent... La partie "chaîne d'acide gras" du savon, ou encore partie lipophile interagit avec les tâches de gras qui n'aiment pas l'eau et la tête hydrophile crée la liaison hydrogène avec l'eau.

Le savon joue double jeu ! Le savon fait adhérer l'eau sur les tâches de gras.

savonmicelle

savon

Source : clic clic

Lors du rinçage, le trio eau/savon/gras est évacué...d'où l'importance d'un bon rinçage ...

Infos complémentaires

Le savon le plus commun sur le marché est le "stéarate de sodium" de formule C17H37OONa. Le suffixe "ate" dans le nom indique qu'il s'agit d'un ester. La partie C17H37 est la partie "acide gras", lipophyle. En contact avec l'eau, la molécule de savon se scinde pour donner C17H37OO(-) avec le groupement COO(-) de charge négative qui va s'associer au molécule d'eau.

Le savon est aussi appelé "tensio-actif" car il modifie la tension superficielle de l'eau (c'est à dire sa capacité à "mouiller").
La mousse est obtenue par frottement car lors du brassage des petites bulles d'air se trouvent emprisonnées.

Et les lessives alors ?

LEs lessives contiennent donc bien sûr du savon, le détergeant mais aussi d'autres compsants qui ont pour rôle :

- d'améliorer la dispersion du savon quelle que soit la qualité de l'eau : c'est le rôle des phosphates qui piègent le calcium (eau trop calcaire) pour éviter qu'ils ne bloquent les molécules de savon.

- améliorer l'action du savon pour certains types de tâches : c'est le rôle des enzymes qui décomposent chimiquement la tâche,

- des agents anti-déposition

- des assouplissants,

- du parfum !

Bonne lecture et à une prochaine fois.

lessive

Source : clic clic

Pour en savoir plus:

http://www.cyberprofs.com/Chimie-de-synthese.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/Acide_gras

http://www.chemieproduct.com/histoire_savon.htm

http://raffa.over-blog.com/article-499280.html

29 août 2007

Les secrets de la Casserole

Bonjour tout le monde,

Aujourd'hui, je vais vous parler d'un ouvrage que j'ai acquis depuis quelques années déjà et qui  m'accompagne souvent à mon chevet tant il est passionnant ! Il permet de comprendre certains dessous de la cuisine (pas tous, comme le précise l'auteur) et présente des explications physico-chimiques de ce qui se passent dans nos fours et nos casseroles...

Cet ouvrage s'appelle "Les secrets de la Casserole" d'Hervé This (physico-chimiste à l'INRA), il est très abordable (de nombreux schémas), l'auteur rend les choses très compréhensibles et n'hésite pas à montrer les limites de la science "BEn là s'arrête notre compréhension !".

livrethis

Il répond à des questions comme : pourquoi la viande grillée brunit-elle ? Quelle est la structure d'une mayonnaise ? Pourquoi le jus de citron fait-il prendre les confitures ? Pourquoi et comment la soupe refroidit-elle lorsqu'on souffle dessus ? et j'en passe...

Je vous propose aujourd'hui, un petit extrait pour vous donner l'eau à la bouche. D'autres articles seront liés à cet ouvrage que je conseille à tous les amoureux de la casserole.

L'un des premiers thèmes abordés dans le livre, avant même de parler des casseroles, est de voir ce qui se passe lorsqu'on mange en abordant la question du goût.

Tout d'abord il balaie les idées reçues qui tentent à classer les goûts en sucré, salé, acide, amer...car c'est une vision beaucoup trop réductrice (la réglisse (ex du livre) n'est ni sucrée, ni salée, ni amère, ni acide) : elle permet néanmoins de simplifier les choses et est tout de meme retenue pour cela. Je ne détaillerai pas ce point. Mais il est intéressant de revenir sur la question essentielle :

qu'est-ce qui fait qu'un aliment à du goût ?

Ce sont les papilles (cellules sensibles de notre bouche) qui permettent la détection des molécules "sapides". Ces papilles sont réparties partout dans la bouche (la langue, le palais, épiglotte, pharynx). Miam miam!

langue

NB : d'après des études physiologiques récentes, le schéma donné ici n'est qu'une vision approximative car les récepteurs des différentes saveurs sont présents partout dans la bouche mais en proportion variable. Ils sont juste plus concentrés dans les régions indiquées sur le schéma.

Le goût et l'odorat sont deux sens étroitement liés car la définition donnée d'une molécule sapide est la suivante : une molécule n'est sapide que si elle est volatile et soluble dans l'eau. Pourquoi ?

- Volatile, elle se dégage de l'aliment qui la contient et vient stimuler note odorat (Selon le neuro-physiologiste Patrick Mac Leod, le goût c’est « 95% d’olfaction et 5% de gustation »),

- Soluble dans l'eau : la molécule se dissout dans notre salive et migre vers les papilles où elle se lie au récepteur présent au niveau des papilles. La liaison est très spécifique (à chaque clé sa serrure) ce qui fait qu'elle se lie à un récepteur bien précis, stimule le neurone qui va transmettre l'info au cerveau pour reconnaître le goût.

Vous comprenez mieux, suite à un précédent article sur la solubilité dans l'eau (clic clic), pourquoi certains aliments n'ont aucun goût : ils ne sont pas solubles dans l'eau donc dans la salive ce sonr bien sûr pas mal de corps gras (les huiles par exemple...)

De la même façon, il est facile de comprendre pourquoi c'est le gras des aliments (des viandes en particulier) qui donnent du goût ! LEs chairs sont un milieu aqueux : l'eau dissout difficilement les substances aromatiques (grosses molécules organiques n'ayant rien en commun avec la petite molécule d'eau). Par contre les graisses solubilisent bien ces moélcules aromatiques, celles qui donnent du goût.

Pourquoi les precevons-nous, alors que la salive est un milieu aqueux ? PArce que la cuisson, qui permet d'atteindre des hautes températures, favorise des réactions chimiques qui donnent naissance à des produits aromatiques qui eux sont solubles dans l'eau...

Nous reviendrons sur ce sujet passionnant, en particulier les différences entre les modes de cuisson et l'impact sur le goût des aliments.

cuisine

Bon appétit et à une prochaine fois.

POur en savoir plus

http://afdet.online.fr/formation/france/memoires_paris/Memoire_Sallot_Melina.doc

10 novembre 2008

Lumière, soleil et protection

Bonjour tout le monde,

Voici pour faire suite à l'article précédent, un petit topo sur la fonction des lunettes de soleil. Il s'agit d'une synthèse et traduction de l'article du site très intéressant "How Stuff Work ?"

A quoi sert une paire de lunettes de soleil ? A se protéger du soleil, certes, oui mais pourquoi ? et comment ?

lunettes

En réalité, 4 fonctions leur sont associées :

1- Protection contre les rayons ultra-violets du soleil qui peuvent endommager la cornée et la rétine. Une bonne paire de lunettes filtre complètement les UV.

Généralement, les lunettes de soleil foncent lorsqu'exposées aux UV. Les lentilles sont en effet constituées de millions de molécules (ex Chlorure d'argent) qui réagissent lorsqu'un rayon lumineux UV les atteint (mais elles sont "transparentes" à la lumière visible), elles changent alors de forme via des réactions chimiques. Les nouvelles molécules absorbent alors une partie de la lumière visible, ce qui rend les lentilles plus foncées.

NB : cette sensibilité aux UV de ces molécules, est la même, sur le principe, que l'impression des films photographiques.

2- Protection contre la lumière intense. Lorsque l’œil reçoit trop de lumière, l’iris se ferme naturellement. Une fois qu’il est fermé au maximum, si la lumière reste trop intense (réflexion du soleil sur la neige par exemple), le strabisme apparaît et la rétine peut être endommagée.

De bonnes lunettes peut bloquer jusqu’à 97 % de la lumière entrant dans l’œil.

3-Protection contre l’éblouissement nous empêchant de distinguer certains objets. L’eau par exemple réfléchit une proportion importante de lumière, des points brillants peuvent être tels qu’ils cachent la vision des éléments environnants. De bonnes lunettes peuvent complètement supprimer cet effet en utilisant le phénomène de "polarisation".

Comme nous l'avons vu dans l'article précédent, la lumière est un ensemble d'ondes électromagnétiques c'est-à-dire des vibrations. Lorsque ces vibrations sont alignées dans une ou plusieurs directions, on dit que la lumière est polarisée. C'est exactement ce qui se passe lorsqu'on observe la lumière du soleil réfléchie sur un plan d'eau : nous sommes éblouis parce que la lumière réfléchie du lac est polarisée : la lumière qui rebondit sur la surface l'est dans une direction particulière (horizontalement ici), elle est polarisée donc intensifiée.

polarisation

Source ICI

NB : l'oeil humain n'est pas capable de voir si la lumière est polarisée.

Les lunettes de soleil possèdent une action polarisante car elles sont recouvertes d'un film dont les molécules chimiques s'orientent parallèlement les unes aux autres...cela crée un filtre microscopique absorbant toute la lumière qui correspond à leur alignement.

4- Protection contre certaines fréquences de la lumière. Certaines fréquences peuvent brouiller la vision ou intensifier les contrastes. Le choix de la couleur adéquate des verres de lunettes permet d’améliorer cette situation.

En effet, la couleur de la teinte des lunettes determine la fraction du spectre lumineux absorbée par les verres.

Des teintes grises reduisent l'intensité de la lumière ce qui permet de protéger de l'éblouissement.

Des teintes jaunes réduisent la quantité de lumière bleue, lumière qui a tendance à être réfléchie par de nombreux objets. C'est généralement la couleur des lunettes de soleil utilisées pour les sports de glisse (neige qui est fortement réfléchissante). Par contre, il y a distorsion dans la perception des autres couleurs.

Des verres de teintes marrons possèdent des molécules qui absorbent les couleurs de haute fréquence (bleus + UV)

Attention à certains types de lunettes bon marché qui non seulement ne protègent pas contre ces effets mais peuvent au contraire être préjudiciable aux yeux.

De bonnes lunettes, sont donc la juxtaposition de différents filtres, films ou revêtements, ayant chacun une action bien précise.

sunglasses

Source ICI

Pour en savoir plus

http://science.howstuffworks.com/sunglass5.htm

http://www2.saf-lastronomie.com/eclsol/observation/protection.htm

http://fr.wikipedia.org/wiki/Polarisation_(optique)

http://www.vision1to1.com/FR/HomePage.asp?BGColor=3&Category=42&Article=111

http://www.opticien-lentilles.com/conso/part1.htm

6 mai 2009

Objectif "Mars"

Bonjour

Depuis toujours, les planètes, les étoiles et leur exploration ont fait rêver les hommes. Outre les explorations visuelles mais artificielles via des télescopes, satellites, observatoires spatiaux, sondes, l'exploration physique est un challenge que l'homme a commencé à relever en 1961 : Iouri Gagarine fait le tour de la Terre en moins de deux heures. En 1965, Alexei Leonov sort de la capsule et flotte dans l'espace. C'est le 21 juillet 1969 que le premier homme, Neil Amstrong, touche le sol lunaire.

Pour partir à la découverte de l'espace, comme ce qui a déjà était réalisé, avec prouesse, différents défis technologiques se posent. Tout d'abrod, pour vaincre la pesanteur, c'est-à-dire s'arracher de l'attraction terrestre, cette force qui nous maintient au sol, il faut un engin puissant : la fusée doit de plus, emporter beaucoup de carburant ce qui l'alourdit. L'autre difficulté est le retour dans l'atmosphère : l'air freine la capsule spatiale, les frottements sont si intenses que la température peut atteindre des milliers de °C.
Le défi technologique a donc consisté à trouver un matériau très résistant à la chaleur pour fabriquer un bouclier thermique. La navette spatialeaméricaine comporte par exemple, des tuiles fixes en céramique réparties sur sa face inférieure et le bord de ses ailes.

Quels sont les nouveaux projets ? et pourquoi ?
Un projet de découverte avec exploration humaine prévue dans un futur proche concerne la planète MArs : notre voisine, plus petite que la Terre. Plusieurs tentatives russes et américaines (entre 1960 et 1980) ont déjà eu lieu mais sans succès.

systemesolaire
Position de la planète Mars dans le systèle solaire (juste à côté de la Terre) : Source

Mars, nom du dieu romain de la guerre, est de couleur rouge : cette couleur trouve son origine dans ses roches riches en oxyde de fer (la rouille).
L'intérêt pour l'exploration de cette planète vient du fait :
- que les hommes suspectent une ancienne présence  d'eau (les images disponibles montrent comme d'anciens lits de fleuves maintenant asséchés) : ils en recherchent des traces (dans les calottes glacières, ou dans le sous-sol) : signe que la vie a pu s'y développer.
- que la planète présente des similitudes avec la Terre...Mars serait une image du futur de la Terre. Etudier Mars permettrait de dégager des tendances sur la façon dont les choses évoluent.

L'objectif des missions d'exploration est donc de découvrir des traces de vies passées ou présentes (qui sait ?), explorer les niches biologiques potentielles...

Explorations artificielles
Phoenix, un robot américain a été lancé sur Mars en été 2007. Arrivé dans une plaine arctique (la température y est voisine de -100 °C), en mai 2008 (mission terminée en novembre 2008), le but de l'exploration était de confirmer la présence de glace dans le sous-sol. De la glace a effectivement été trouvée, prélevée, analysée... une glace très blanche, très pure suggérant une couche de neige déposée il y a des milliers d'années.

marsphoenix
La sonde Phoenix sur la sol de Mars (Source)

Exploration humaine :des voyages "immobiles" pour se préparer
Une opération de cette envergure se prépare longtemps à l'avance. Elle est prévue en réel pour les années 2030, mais tout un travail d'étude technologique mais aussi psychologique  de mise en condition est nécessaire. Tout cela vient de commencer (depuis le 31 mars dernier) dans la périphérie de Moscou où une équipe de 6 hommes (dont un français, Cyrille Fournier) va passer 105 jours (un peu plus de 3 mois) enfermée dans un vaisseau (550 m2 habitable) ancré sur Terre. L'opération est baptisée "Mars 105" et a pour but de tester les limites psychologiques liées au confinement : il faut avant tout bien explorer et connaître la nature humaine  et sa réaction face à l'isolement afin d'anticiper les risques et les problèmes. En particulier, il s'agira d'étudier comment réagira le système immunitaire et la régulation hormonale.

L'équipe embarquée a été bien choisie en particulier pas de mixité, des cultures proches, des personnes ayant déjà partagé des expériences.

Principales activités et challenges pendant ces 105 jours :
- Expériences scientifiques et médicales,
- Comportements et paramètres physiques continuelement enregistrés,
- Petite serre embarquée (jardinage prévu)
- Vaisseau autonome d'où un rationnement pour éviter famine en fin de mission,
- Communication avec la Terre en différé (40 min entre la question et la réponse)
- Simulation d'épisodes d'urgence

mars500
Un des membres de l'équipe dort avec un batterie de capteurs (Source)

Cette première étape préparatoire, sera suivie d'une seconde plus longue : MArs 500, toujours au sol, avec simulation d'un voyage de 250 j vers Mars, une exploration sur place de 30 j et un retour vers la terre de 240 j.

Sur ce site (ici), il est possible de suivre le déroulement de cette mission. Cyrille Fournier nous y raconte, une des expériences en cours : voir l'influence de la lumière bleue sur leur humeur et leur performance. La simulation de l'alternance jour/nuit est également très importante, beaucoup de fonctions vitales en dépendent.

cratere_mars2
Source : Cratère de Mars : les montagnes et des sillons semblent issus du déplacement de plaques de surface (tectonique)

Pour en savoir plus :
Sciences et Avenirs - Mai 2009 "Le grand voyage vers Mars commence à Moscou"

http://www.cnes.fr/web/CNES-fr/520-lexploration-de-mars.php
http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/astronautique/d/exploration-de-mars-strategie-de-la-nasa-pour-la-periode-2009-2020_5825/
http://www.etoilepolaire.fr/dossiers-astronomie/Archive-missions/Phoenix.html
http://www.planete-mars.com/
http://www.esa.int/esaHS/SEMLX0BNJTF_index_0.html#subhead3

http://www.planete-astronomie.com/Mars/Mars-Video-00.php

29 juin 2009

Le lait "à la loupe"

Bonjour tout le monde,

Le lait, un des produits de consommation de base et ce dès nos premiers instants sur terre, a de nombreuses vertus, et il semble qu'il offre de nombreux espoirs à l'industrie des cosmétiques. Passons donc à la loupe cet élément essentiel de notre équilibre alimentaire afin d'expliquer quelques unes de ses caractéristiques : pourquoi le lait est-il blanc ? comment se forme la crème ? pourquoi forme-t-il une peau lorsqu'on le chauffe ? pourquoi déborde-t-il quand il bout ? d'où vient cette désagréable odeur de lait cuit ? quels sont les bienfaits du lait humain pour le nourrisson ? qu'est ce que du lait qui "tourne" ? quels sont ses attraits pour l'industrie ?

milk

Sa composition et sa couleur blanche
De quoi est il constitué ? D’eau tout d'abord (pas loin de 85%) et de matières grasses puisqu’on en fait de la crème et du beurre. 

Mais comme les corps gras et l'eau ne sont pas miscibles, des éléments essentiels sont également présents et permettent de lier les deux : ce sont des molécules « tensio-actives » qui possédant deux parties  (voir un précédent post relatif au savon) l’une friande de molécules d’eau (partie hydrophyle), l’autre partie attirant les matières grasses permettent donc de faire la jonction entre deux phases et de rendre le mélange stable.

La matière grasse est donc dispersée dans l'eau grâce aux tensio-actifs, sous forme de minuscules globules (c'est une émulsion de matière grasse dans l’eau) qui dévient la lumière dans toutes les directions : c'est pourquoi le lait est blanc.

D'un point de vue molécules, le lait est constitué de protéines (la caséine, l’albumine (lactalbumine), lactoglobuline), des sucres (le lactose), des lipides (phospholipides/triglycérides), des vitamines, des composés minéraux, de l’acide citrique.

CE sont les phospholipides et certaines protéines du lait qui jouent ce rôle de tensio-actif : en particulier, la caséine chargée négativement assure la répulsion électrostatique des globules les uns des autres.

En observant le lait au microscope, on voit ceci :

laitMICROSCOPE
Globules de gras en émulsion dans le lait (SOurce)

L'apparition de la crème, les yaourts

Lorsque tous les globules gras se rassemblent (ils "floculent"), ils forment une masse plus légère que l'eau qui remonte donc en surface : c'est la crème.

cremeLait
Source ICI

Les globules peuvent se rassembler sous l'effet de la température par exemple, l'agitation moléculaire favorise les "rencontres" des globules qui peuvent fusionner alors : la crème apparait lorsqu'on chauffe.
En présence d'acides, les charges négatives sont neutralisées, les forces de répulsions disparaissent et les protéines coagulent (elles se soudent, formant un gel) : c'est ce qui se passe dans nos estomacs acides.

POur la fabrication des yaourts, c'est l'ajout d'enzyme qui permet la coagulation des protéines :  la chymosine, contenue dans la présure (ainsi que dans le suc gastrique des nouveaux-nés) hydrolyse la caséine , ce qui, en language courant signifie "qu'elle la coupe en deux". L'effet répulsif est de ce fait inhibé.

Les protéines du lait

Une protéine est une longue chaîne dont les maillons sont des acides aminés. Un acide aminé est une molécule organique comportant une fonction acide (COOH) et un groupe amine (NH2). Si le nombre d'acides aminés dans la chaîne est inférieur à 20, on parle de "peptide", de 20 à 100 on parle de "polypeptide" et de 100 à plusieurs milliers de "protéine"

acideamine

Source ICI

La principale protéine du lait (qui le compose à environ 80%) est la caséine, elle assure un effet "tensio-actif" dont nous avons parlé.  A une température supérieure à 80 °C, la caséine coagule, et forme une peau.  La vapeur d'eau qui se forme, occupant un volume beaucoup plus grand que l'eau liquide, est piégée sous la peau puis finit par rompre cette dernière : c'est là que la cuisinière crie !

Les autres protéines (albumine, lactoglobuline) sont dites "protéines du petit-lait' et sont solubles dans l'eau.

Elles portent dans leur chaîne certains atomes de soufre qui se combinent, sous l'effet de la température, à des ions hydrogène pour former un gaz nauséabond : le H2S. D'où cette odeur "terrible" lorsque le lait bout et se sauve.

Du lait qui "tourne"
Des bactéries présentes dans le lait (par contamination bactérienne car la bouteille est "âgée" ou par ajout délibéré) vont dégrader le lactose pour former de l'acide lactique...qui en abaissant le pH font "coaguler" les protéines et voilà notre lait "tourné".
L'acide lactique c'est aussi ce qui nous provoque courbatures le lendemain d'un effort. Il est issu d'une fermentation cellulaire dans nos muscles lorsque les cellules ont besoin d'un apport important d'oxygène. L'acide lactique est souvent employé dans l'industrie comme additif (acidifiant, anti-oxygène...)

Le lait humain

Les protéines du lait sont présentes en plus ou moins grande quantité selon l'espèce. Le lait humain est le moins riche en protéines, affichant un taux de 0.9 % contre environ 3.5 % pour le lait de vache (jusqu'à 20 % pour le lait de certaines lapines). Il est donc beaucoup plus digeste pour le nourrisson que le lait de vache : moins de protéines pour faciliter le travail des enzymes digestives.

Moins de protéines, mais une grande variété qui en font un lait unique. Certaines protéines aident à la digestion dans l'estomac du nouveau né, d'autres (la lactoferrine par exemple) aident au développement du système immunitaire.

Le lait, une matière d'avenir

Le lait répond sur de nombreux sujets aux besoins de l'industrie cosmétique.
Les protéines peuvent se substituer aux tensio-actifs de synthèse utilisés dans les shampoings.
La lactoferrine, grâce à sa capacité unique à se lier au fer, prévient le développemnt des radicaux libres lors d'une exposition au soleil.
Certains composants de la membrane des globules gras sont également en ligne de mire pour la synthèse de liposomes : des vesicules constituées d'un volume interne aqueux entouré d'une membrane lipidique. Les liposomes servent dans le domaine thérapeutique pour encapsuler des médicaments, les rendant ainsi plus "ciblés" ou en cosmétologie pour encapsuler des principes actifs.

Pour en savoir plus :

"Les secrets de la casserole", Hervé This

http://www2.vet-lyon.fr/ens/nut/webBromato/cours/cmlait/compolai.html

http://www.lactopole.com/le_lait/le_lait_mp.htm

http://fr.wikipedia.org/wiki/Lait_maternel

http://www.cnrs.fr/cnrs-images/sciencesdelavieaulycee/maitrise/fermentation.htm

http://gastronomiemoleculaire.wordpress.com/2008/07/04/comment-faire-un-yaourt-sans-yaourtiere-et-du-fromage-frais/

http://www.espacesciences.com/SMO/Liposomes/Cours.htm

2 mars 2009

Des déserts dans la mer...

Bonjour
Plusieurs polémiques en ce moment autour du réchauffement climatique. S'achemine-t-on oui ou non vers un réel réchauffement de notre climat ? ce qui conduirait à un changement radical de la vie sur terre voire comme certains l'affirment, l'extinction des espèces ?

Force est de constater que plusieurs choses se passent sur la Terre, en Mer et dans l'air. En particulier dans les océans où des récentes données de satellite ont montré que certaines parties sont "vides" de vie, et que ces déserts ont augmenté de 15 % durant la dernière décennie.

Cette bande de désert se situe dans les régions centrales de l'OCéan. Il se caractérise par une couleur plus foncée due à l'absence de chlorophylle (donc de vie).

oceandeserts
Source ICI

La chlorophylle, je vous en parlais ICI, permet au phytoplancton (plante verte microscopique) grâce à l'action de la lumière, de transformer le CO2 en Oxygène et en éléments nutritifs pour la plante (molécules organiques hydratées transformées ensuite en acides aminés, lipides...). Le phytoplancton vit généralement dans les eaux de surface (sur 200 m environ) là où la lumière est suffisante pour que s'opère la photosynthèse.
Mais le phytoplancton a également besoin des nutriments que lui apporte le fond des océans.
En bordure de côte, la chose est facilitée car c'est moins profond, le phytoplancton est abondant, le poisson aussi.
Par contre, loin des côtes, dans la partie centrale des océans, ce qui conditionne la vie du plancton, c'est la présence de courants verticaux marins appelés "upwelling" qui ramènent vers la surface les nutriments présents dans les profondeurs. Or d'après les récentes observations, dans ces régions, l'absence de chlorophylle est signe de l'absence de phytoplancton, premier maillon de la chaîne alimentaire marine, d'où la désertification complète. Est-ce un phénomène naturel ou les courants verticaux seraient-ils en train de disparaître ou tout du moins à ralentir ?

Qu'est ce qui est à l'origine du phénomène de "UpWelling" présent au niveau des océans ?

1- Les vents marins (liés à la différence de températures des masses d'air à la surface de la terre) :  Ils repoussent les eaux de surface vers les côtes, ou le large, les eaux plus profondes remontent pour les remplacer.
Ceci explique les courants de faible profondeur.

2-Pour les courants plus profonds, les raisons sont d'ordre thermique. La densité de l'eau de mer étant fonction de sa température et la salinité (l'eau froide et l'eau salée sont plus denses), des courants de densité s'établissent selon la température (fonction de la zone géographique donc de l'ensoleillement) et la salinité des eaux.

LEs eaux autour des pôles (arctique,antarctique), même s'il y fait froid, sont riches en vie, parce que les vents et les courants présents dans ces régions du globe conduisent à un très bon upwelling.
Autour des côtes, les eaux sont peu profondes, avec davantage de turbulence favorisant la remontée des nutriments.
Dans les régions tropicales, où les eaux sont si claires et transparentes, les eaux sont chaudes, peu de mélanges avec les eaux froides et plus profondes, les nutriments des fonds marins ne remontent pas en surface, d'où l'absence de phytoplancton donc de chlorophylle.
Il est donc normal de constater une zone désertique proche de l'équateur : oui mais il semble que la désertification s'intensifie.

Une désertification accentuée :
Le réchauffement des océans constatés ces dernières decennies a modifié fortement les courants marins, conduisant à une baisse du phénomène de "upwelling " et diminution du phytoplancton dans certaines régions jusqu'à 30 %.

La carte ci-dessous présente les zones de UpWelling. Elles sont plus intenses près des côtes

upwelling
Source ICI

Les implications
Plusieurs communautés scientifiques s'inquiètent car si le phytoplancton se raréfie, il y aura par voie de conséquence, diminution de l'absorption de CO2 (photosynthèse) et donc plus de CO2 dans l'atmosphère...d'où l'intensification du phénomène, et effet boule de neige.

phytoplancton
Un élément constituant le phytoplancton : source

Source de l'article : Science et Avenir (OCtobre 2008)

Pour en savoir plus :

http://www.clubdesargonautes.org/faq/resviv.htm
http://kingfish.coastal.edu/biology/sgilman/770productivitynutrients.htm
http://www.techno-science.net/?onglet=glossaire&definition=1144
http://www.sciencepresse.qc.ca/node/15442
http://pagesperso-orange.fr/jean-marc.charel/courants/oceancirculation.htm
http://www.rfi.fr/actufr/articles/072/article_40205.asp
http://www.diatomloir.eu/Siteplancton/Index.html

1 avril 2011

Quelques éclaircissements sur le nucléaire…

Au lendemain de ce terrible accident nucléaire au Japon, voire catastrophe, l’issue n’étant toujours pas au rendez-vous, il m’a semblé important de publier un post, très vulgarisateur sur le nucléaire. Le but : rendre compréhensible le vocabulaire souvent entendu ces jours-ci avec des mots comme fission, REP, REB, EPR, MOX, radioactif,  mettre un peu de lumière sur ce dossier, on ne peut plus « chaud », pour que tout à chacun puisse aborder et trier les différentes informations qui nous parviennent (via communiqués de  journalistes ou des sites de vrais experts français tels que les instances gouvernementales comme l’ASN ou l’IRSN).

 

Pour commencer très simplement et par le début, comment fait-on de l’électricité ?
Pour produire de l’électricité, il faut partir d’une génératrice c’est-dire d’un appareil qui transforme de l’énergie mécanique (de l’énergie contenue dans un mouvement) en énergie électrique. C’est le rôle de l’alternateur qui est constitué d’un rotor et d’un stator. Le rotor, une partie tournante (car associé au mouvement) est un aimant ou un électro-aimant. Le stator, lui est constitué d’un enroulement c’est-à-dire d’un circuit dans lequel va apparaître le courant électrique. Ce phénomène se produit selon le principe de Faraday : lorsqu’un aimant se déplace près d’un circuit électrique, apparait dans ce dernier un courant. Rappelons-nous la dynamo du vélo, le courant est généré par la roue qui tourne.

 AimantBobine

 

Principe des centrales électriques.

Bref, pour produire de l’électricité à grande échelle, il nous faut créer le mouvement de rotation, comme pour la dynamo de votre vélo et ce, de façon continue. Dans bon nombre de machines productrices de courant, ce mouvement est créé par une turbine, un élément qui ressemble à une roue de moulin avec des aubes (de profil bien étudié pour minimiser les pertes) et dont la rotation est générée par un fluide qui possède suffisamment d’énergie pour « pousser » les aubes.

Le fluide en question, dans des centrales thermiques ou nucléaires, c’est en majeure partie de la vapeur d’eau à haute pression, haute température, donc à forte énergie (on parle d’enthalpie de la vapeur).

Cette vapeur à forte enthalpie, il faut la produire, et c’est bien là le cœur du procédé. On part donc d’eau liquide (ultra pure pour éviter des contraintes de dépôt dans la chaudière), qui va être pompée puis chauffée en différentes étapes, pour atteindre les bons paramètres de pression et température à l’entrée de la turbine.

Pour cela, il n’y a pas 36 solutions : il faut la mettre en contact avec une source de chaleur et en utilisant des échangeurs de chaleur disposés soit dans une chaudière soit dans un réacteur.

1ere option : les échangeurs de chaleur sont disposés dans une grande chaudière : l’eau qui circule dans les tubes des échangeurs récupère la chaleur dégagée par la combustion d’un combustible (charbon, gaz, pétrole, biomasse). C’est le principe des centrales thermiques à combustible fossile ou encore des cycles combinés gaz.

2e option : l’échangeur est disposé dans un grand réacteur : l’eau qui circule dans les tubes de l’échangeur récupère la chaleur dégagée par une réaction nucléaire. C’est le principe des centrales nucléaires.

 

 

La filière nucléaire 

Pour présenter le nucléaire, il faut d’abord parler de l’atome. La matière, comme l’avait pressenti Démocrite il y a déjà 25 siècles, est constituée d’atomes, c’est-à-dire de grains de matière insécables.  Au centre, se trouve un noyau constitués de charges positives et neutres qu’on appelle d’ailleurs « les nucléons », et autour un cortège d’électrons,  disposés sur différentes couches selon la nature de l’élément chimique dont on parle.

Le terme nucléaire, a pour étymologie « nucléus » mot latin qui signifie « noyau ». On ne s’intéresse donc ici qu’au noyau de l’atome.

Atome

Source ICI


Alors que se passe-t-il exactement ? Certains atomes dits « lourds » possèdent un noyau si dense, qu’ils sont instables. Il se produit alors des réarrangements au sein de ces noyaux de façon à s’alléger et être plus stables. L’ensemble de ces phénomènes par lesquels un noyau se réorganise de la sorte s’appelle de la désintégration radioactive. Il y a alors émission d’un rayonnement sous forme d’énergie pure (rayons gamma) ou sous forme particulaire (rayon alpha (= noyau d’hélium) – rayon béta (émission d’un électron) ainsi que dans tous les cas, la production d’une très grande quantité de chaleur.

 

Mais les réactions nucléaires peuvent aussi être provoquées : on donne un petit coup de pouce aux atomes instables pour qu’ils se désintègrent. Ainsi en percutant un atome lourd instable, avec un neutron, son noyau se brise en deux noyaux plus petits et une grande quantité de chaleur est libérée : c’est la fission nucléaire. En se brisant, l'atome libère deux ou trois neutrons qui iront à leur tour briser d'autres noyaux dans une réaction en chaîne dégageant de grandes quantités de chaleur. On comprend ainsi ce qu’est « l’emballement » d’une réaction.

 

L’autre type de réaction nucléaire appliquée (ou en en cours d’application) est la fusion nucléaire, c’est exactement ce qui se passe dans le soleil et les étoiles (à ne pas confondre avec la fusion du cœur d’un réacteur qui est un passage de l’état solide à l’état liquide (ou pâteux)). Dans le cas d’une fusion nucléaire, ce sont deux atomes légers qui s’associent : les deux noyaux s’interpénètrent pour former un noyau plus lourd (deux atomes d’hydrogène (deutérium et tritium plus exactement) qui s’assemblent pour former de l’hélium). De cette fusion, naît de grandes quantités de chaleur bien supérieures à ce que donne la fission d’où son intérêt pour l’avenir. Néanmoins, pour que la fusion se fasse, il faut vaincre la forte répulsion des noyaux légers (même charge) en se plaçant à des températures extrêmement élevées (plusieurs millions de degrés) ce qui n’est pas sans poser des défis techniques. L’énergie libérée étant cependant bien supérieure à l’énergie consommée.

 

Les réacteurs nucléaires

Pour en revenir à nos moutons, c’est-à-dire à la production d’électricité, le principe d’un réacteur nucléaire est donc de provoquer une réaction de fission à partir d’un combustible fissible : par l’exemple de l’uranium 235 (U235) ou le plutonium 240 (Pu240), des éléments très lourds (beaucoup de protons dans le noyau). Pour ce faire, le cœur du réacteur est constitué par les assemblages de ces éléments sous forme d'oxydes conditionné en petites pastilles enfermées dans des gaines métalliques : soit de l’uranium enrichi, soit plus récemment le MOX (pour Mélange d’Oxydes) un mélange à base de plutonium et d’uranium appauvri : c’est là que se produit la réaction de fission en chaîne décrite par la figure ci-dessous, elle est provoquée par l'émission continue et contrôlée de neutrons.

 

fission

Pour évacuer la chaleur issue de la réaction et servir à former la vapeur à turbiner, les assemblages contenant les éléments radioactifs sont placés dans une cuve remplie d'eau : c’est l’échangeur décrit plus haut. A ce niveau, deux technologies différentes ont été mises au point:

1e option : L'eau maintenue sous une pression élevée (150 bars environ) s'échauffe à plus de 300°C tout en circulant dans le circuit dit « primaire ». Par l'intermédiaire du générateur de vapeur, c’est-à-dire un 2e gros échangeur, indépendant du réacteur,  l’eau du circuit primaire transmet sa chaleur à un autre circuit fermé : le circuit secondaire, où de la vapeur est produite pour la turbiner. C’est la technologie REP : réacteur à eau pressurisée qui constitue la totalité du parc français.

2e option : l’eau du circuit primaire est autorisée à bouillir, car elle n’est pas mise sous pression. Mais il n’y a pas d’échange avec un second circuit : la vapeur produite est directement turbinée. C’est la technologie REB : réacteur à eau bouillonnante qu’on ne rencontre pas en France mais en Allemagne, aux Etats-Unis et au Japon.

 

centralenucleaireb

Source ICI

Questions de sécurité

La marche d'un réacteur nucléaire (contenu dans des enceintes de confinement en béton) est prévue pour être contrôlée avec précision. Pour le faire démarrer, l'arrêter, moduler sa puissance, on contrôle la réaction en chaîne au moyen de « barres » en matériaux qui ont la faculté d'absorber les neutrons. En cas de situations anormales, les barres de sécurité chutent dans le réacteur, stoppant instantanément le réacteur.

L’autre sécurité principale est constituée de circuits de refroidissement qui permettent d’évacuer la chaleur dégagée par l’inertie de la réaction (puissance résiduelle).

En cas d’emballement de la réaction, les températures deviennent vite incontrôlables, provoquant la fusion des gaines métalliques, qui sont généralement en zirconium, élément qui  peut engendrer de l’hydrogène (réaction avec la vapeur d’eau). L’hydrogène réagit de façon explosive avec l’oxygène de l’air : de la radioactivité est alors dispersée dans l’air. Au niveau du cœur, la montée en température peut conduire à la formation d’un corium de combustible : un magma qui peut percer la cuve du réacteur et polluer les sols.

L’avantage de la configuration (REP) est éventuellement un meilleur confinement de la radioactivité en cas de problème.

 

L’avenir du nucléaire

Les deux types de réacteurs décrits ci-dessus sont des réacteurs de seconde génération développés dans les années 70. Depuis, des améliorations constantes ont été apportées à différents niveaux  dont le rendement de la réaction, les matériaux utilisés pour les gaines (dont la corrosion doit être à tout prix évitée), les modes d’exploitation, le cycle du combustible, sa nature, le design pour assurer un maximum de sécurité.

 

La 3e génération est prête à être construite : il s’agit en particulier de l’EPR (European Pressurized Water Reactor) dont le premier prototype est construit en Finlande. Un autre chantier a démarré en France à Flamanville. La grande avancée sera liée à un meilleur rendement (de façon à utiliser moins de combustible et donc générer moins de déchets), une plus grande puissance (1600 MW contre 900 -1400 MW pour la génération actuelle) ce qui pourrait permettre de limiter les sites de productions (en nombre) à condition que le réseau électrique puisse supporter une telle puissance. Un nouveau dispositif de confinement équipera également cette 3e génération, avec notamment un cendrier  refroidi sous le cœur du réacteur  (qui permettrait de contenir un cœur en fusion) et davantage de circuits de sûreté (4 circuits de refroidissement indépendants).

 

Mais le bond technologique se ferait avec les réacteurs de la génération 4 qui pourraient entrer en service à l’horizon 2030-2040. En effet, plusieurs projets se font concurrence mais ils changent complètement le procédé : nouveau combustible, nouveau cycle, nouveau caloporteur (gaz, ou métal liquide) et la sûreté. De plus, il est prévu d’utiliser ces réacteurs à des fins d’utilisation diversifiée (électricité, chaleur, traitement de l’eau , production d’hydrogène).

 

Enfin, le grand rêve est la fusion nucléaire contrôlée : le projet ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor). Un prototype est en construction en France afin de vérifier la faisabilité du procédé pour la production de chaleur (avant de passer à l’étape électricité, et la création d’une centrale électrique de démonstration).  Mais de gros challenges technologiques (comme évoqué plus haut) sont à relever.

 

Quelques mots sur Fukushima

La centrale de Fukushima possède 6 réacteurs de technologie REB dont un fonctionnant avec du MOX comme combustible (donc un peu de plutonium- peu qui s’avère être déjà « beaucoup » en cas d’accident -).


Trois des réacteurs n’étaient pas en fonctionnement lors du séisme. Les 3 autres (N°1, 2 et 3) étaient en exploitation. Au moment du séisme, les consignes de sécurité se sont déclenchées et les barres de contrôle ont fait leur travail. Seulement, l’énorme vague due au Tsunami qui a suivi le séisme (deux catastrophes naturelles, liées certes mais coup sur coup, ca fait un peu trop !) a mis à mal les systèmes de refroidissement : plus moyen d’évacuer la chaleur  due à la puissance résiduelle (les atomes lourds qui continuent à se désintégrer dégagent de la chaleur). Sans refroidissement suffisant, les températures montent de plus en plus, l’eau dans le réacteur se vaporise (d’où un risque de montée en pression, et les éventages de vapeur à l’atmosphère réalisées par l’exploitant) et les gaines qui entourent le combustible fondent (autour de  1000°C). Ces gaines qui doivent être à l’épreuve de la corrosion, de l’irradiation tout en étant perméables aux neutrons (et ce dans le temps et sous haute température), sont en zirconium un élément qui rassemble ces propriétés. Malheureusement, en fondant il réagit avec la vapeur d’eau et produit de l’hydrogène. Ce dernier réagit vivement avec l’oxygène de l’air, provoquant une explosion (c’est ce qui s’est passé sur les réacteurs de la centrale de Fukushima) qui peut endommager l’enceinte de confinement, et notamment son étanchéité.

Bref, sans système de refroidissement, la température grimpe de plus en plus jusqu’à faire fondre (passage de l’état solide à l’état pâteux) le cœur dans le réacteur. Si les choses continuent, on a alors formation d’un corium (magma très chaud) qui peut percer l’enceinte métallique de la cuve du réacteur ainsi que la couche de béton qui se trouve dessous.

Le risque suprême est d’atteindre la criticité, c'est-à-dire une température telle que les réactions de fission peuvent redémarrer.

fusioncoeur

Source ICI

D’après les informations données par l’IRSN, nous n’en sommes pas là. Même si la situation est toujours critique (les cœurs des réacteurs 1, 2 et 3 ont partiellement fondu) et que la présence d’eau fortement radioactive atteste que les réacteurs ne sont plus étanches. La remise en service des systèmes de refroidissement est plutôt le signe que la situation s’améliore. De l’eau borée (propriété d’absorber les neutrons et donc de stopper la réaction) est de plus injectée. Mais il faut évacuer des lieux toute l’eau contaminée qui s’y trouve et surtout la traiter avant rejet.

Beaucoup comparent cet accident grave à celui de Tchernobyl de 1986. Il n’est pourtant pas comparable dans la mesure où les réacteurs se sont arrêtés, où il n’y a pas eu d’incendie et où il y a une enceinte de confinement (qui même si elle n’est plus étanche permet de limiter les émissions). Cela reste néanmoins une situation très critique !

e site de l'IRSN qui est très régulièrement mis à jour, e

Pour en savoir plus

http://www.irsn.fr/FR/Documents/home.htm

http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89nergie_nucl%C3%A9aire

http://fr.wikipedia.org/wiki/Atome

http://www.sciencesetavenir.fr/actualite/nature-environnement/20110312.OBS9531/crise-nucleaire-au-japon-le-fil-des-evenements.html

28 avril 2008

Lumière sur l'OR Noir

Bonjour

Il y a quelques temps, je vous parlais des moyens de production de l'électricité et nous avions évoqué les centrales thermiques à combustible fossile comme le charbon et le pétrole. Avant d'expliciter davantage le procédé de transformation de l'énergie du combustible en courant, je vous propose de mettre en lumière le produit de départ.

Pétrole, charbon et gaz sont des hydrocarbures c'est-à-dire des molécules composées de carbone et d'hydrogène, agencés de façon plus ou moins complexe. Plus le nombre de carbone sera faible, plus la molécule sera légère : on aura affaire à des gaz (le méthane par exemple est la plus petite molécule des hydrocarbures, de formule CH4) Au contraire, plus la chaîne carbonée sera longue et complexe, plus l'hydrocarbure sera lourd : les essences légères correspondent à 5 ou 6 carbone, le kérosène à 10 à 13 atomes de carbone et le gasoil de 12 à 22 atomes de carbone.

huilelourde

Génèse du pétrole encore appelé l'Or Noir, pilier du monde moderne car il est partout (essence, gasoil, chimie fine) :

Le mot pétrole vient du latin "pétra" (la pierre) et "oléum" (l'huile)...donc l'huile de pierre...pourquoi cette terminologie ? parce qu'effectivement le pétrole est un composé liquide, évoquant l'huile issue d'une fossilisation : la décomposition d'organismes vivants dans les fonds marins (végétaux apportés par les rivières ou animaux -plancton-) qui vont se transformer et constituer au fil du temps et sous certaines conditions ce qu'on appelle "la roche mère".
En effet la décomposition d'être vivants, de végétaux au fond des océans (à l'abri de l'oxygène), avec l'action conjuguée de la température, de la pression, des dépôts sédimentaires et minéraux (sables, argiles) conduit à la formation de boues noirâtres.

Cette roche mère s'enfonce peu à peu sous l'accumulation des sédiments au fil du temps (cet affaissement peut atteindre des milliers de kms) et les matières organiques de départ privées d'oxygène, comprimées sous le poids, sous l'effet de la température (la chaleur du sous-sol augmente lorsqu'on s'enfonce) se transforme chimiquement en kérogène qui donne naissance à différents types d'hydrocarbures : des plus lourds (le pétrole) aux plus légers (le méthane, gaz).

Il faut environ 100 °C pour que le kérogène commence à générer des hydrocarbures liquides, du pétrole et du gaz. Cela correspond en gros à un enfouissement de 2 200 m à 3 800 m.

La proportion de liquides et de gaz produits dépend de la nature de la roche mère...le temps estimé pour cette lente transformation des animaux marins en hydrocarbures est de l'ordre de plusieurs dizaines de millions d'années.

Les hydrocarbures générés vont ensuite quitter la roche mère et migrer vers d'autres roches. Une partie va être détruite lors de ce voyage (dissolution dans l'eau, les plus légers arrivés jusqu'en haut se dispersent dans l'atmosphère, oxydation des fractions les plus lourdes destruction par les bactéries)/ Une autre partie va se stocker dans une roche réservoir (piégée par des conditions d'imperméablités de roches voisines), d'où elle sera extraite par les pétroliers pour nos industries ! Mais une condition est nécessaire pour une extraction rentable : il faut donc un volume fermé important afin que s’accumulent des hydrocarbures en quantité suffisante.

systeme_petrolier

Source ICI

Des conditions particulières sont ensuite nécessaires pour que le piège à pétrole soit préservé des effets du temps et de l'action des bactéries plus en surface...le piège doit donc être à une certaine profondeur (les bactéries craignant la température, plus il est profond, plus il y fait chaud) et mieux vaut que les pièges en profondeur ne soient pas menacés par des mouvements tectoniques !

Lien vidéo ICI

Les phases suivantes vont consister pour les acteurs du monde pétrolier :

- à repérer les gisements,
- étudier s'il est rentable (conditions de perméabilité des roches pièges, volume...)
- à passer à l'exploitation (forage) si le gisement est rentable
- à le transporter vers les zones de raffinage
- à le raffiner.

Quelques mots sur le raffinage :

Il s'agit de l'ensemble des procédés qu'on va imposer au pétrole afin de le rendre utilisable.

Le but premier est, on le conçoit aisément, de séparer l'ensemble de ses constituants : les gaz (1%), les essences (22%), le kérosène, le gazole (27%) et les coupes lourdes comme le fioul lourd (41 %).

NB : on parle de coupe, c'est à dire une famille correspondant à une certaine fourchette de carbone dans la molécule de base.

Pour séparer, on va distiller...c'est à dire, faire chauffer pour que les plus volatils (les molécules les plus légères, les plus simples, possédant le moins de liaisons chimiques à casser) s'évaporent. En augmentant la température, on va ainsi séparer les différentes coupes.

Le raffinnage consiste ensuite en d'autres transformations dans des unités prévues à cet effet visant à améliorer la qualité de chaque coupe (on augmente l'indice d'octane des essences légères par exemple -c'est le reformage- ou encore, on transforme les coupes lourdes en plus légères, plus demandées : c'est ce qu'on appelle le craquage). Ces opérations sont très complexes demandant de hautes températures (de l'ordre de 500 °C) et de hautes pressions (pour casser plus facilement les liaisons chimiques).

distillp_trole

Principe d'une tour de distillation

Enfin, certaines coupes sont envoyées vers les industries pétrochimiques afin de les transfomer en produits artificiels tels que les matières plastiques ou des plastifiants, des solvants, des fibres, des insecticides et bien d'autres produits. Les transformations reposent sur des réactions chimiques (polymérisation, oxydation, ...)

A bientôt !

Pour en savoir plus :

http://www.planete-energies.com/

http://www.ifp.fr/espace-decouverte-mieux-comprendre-les-enjeux-energetiques/les-cles-pour-comprendre/les-sources-d-energie/le-petrole#2

http://fr.wikipedia.org/wiki/Raffinage_du_p%C3%A9trole

3 avril 2009

Inspirations "Nature"

Les découvertes et avancées technologiques, s'inspirent souvent de la nature bien souvent remplie de secrets.

Ainsi, des textiles auto-nettoyants ont récemment vu le jour grâce à une analyse très précise de la feuille de lotus qui est toujours "immaculée", les gouttes d'eau glissant sur la feuille et emportant avec elles toutes les impuretés qui sont venues s'y déposer...D'ailleurs le phénomène mis ainsi en œuvre dans les textiles mais aussi les peintures, les vitres, les matériaux porte le nom de cette plante : c'est l'effet "lotus".

lotus
Source ICI

Le principe :

La forme d'une goutte de liquide n'est pas forcément une sphère comme on peut facilement se l'imaginer... elle peut soit s'étaler comme de l'eau sur du verre, ou rester sous forme de perle bien sphérique comme du mercure par exemple. La forme dépend de plusieurs facteurs : la nature du liquide (sa tension superficielle) et de la nature du solide ( l'hydrophobie liée à la texture).

Le liquide et sa tension superficielle

La tension superficielle, c'est de l'énergie d'interface entre deux milieux ou comment vont se comporter les molécules d'un corps au contact des molécules de l'autre (c'est-à-dire le surplus d'énergie à fournir par les molécules par rapport aux corps purs). Vont-elles avoir tendance à se repousser ou vont-ils tirer bénéfice de leur proximité ? c'est la configuration conduisant à une minimisation de l'énergie qui va orienter la forme de l'interface.

Exemple : une gouttelette d'huile dans l'eau...ne va pas se mélanger (les deux fluides sont dits "non miscibles") car il n'y a aucune affinité entre la molécule d'huile et la molécule d'eau : un surplus d'énergie au contact huile/eau est à fournir. C'est la configuration d'énergie minimale qui va l'emportant en conduisant la goutte à prendre la forme ayant le minimum de points de contact avec l'eau, c'est-à-dire la plus petite interface possible : une sphère.

Autre exemple : une goutte d'eau sur du verre aura tendance à s'étaler car le verre développe une énergie moléculaire de surface qui se rapproche de celle de l'eau : il n'y a donc pas besoin de réduire la surface de contact, la goutte peut s'aplatir.

En résumé : s'il faut beaucoup d'énergie pour créer un interface, car le support "repousse" le liquide, la forme de la goutte de liquide déposé sur un solide sera une sphère (afin de minimiser la surface de contact donc l'effort à faire). Au contraire, si cela demande peu d'énergie, la goutte va s'étaler sous forme de calotte.

De cette notion de tension superficielle, vont dépendre les phénomènes de capillarité, de surfusion ainsi que tout ce qui est lié à l'efficacité d'une lessive.

La capillarité est ce qui explique l'effet bombé de l'eau dans un verre : la bonne affinité du verre par rapport au molécules d'eau (meilleure que celle eau/air) conduit à maximiser la surface de contact verre/eau en minimisant la surface de contact eau/air. C'est dans cette configuration que l'énergie au niveau des différents interfaces est minimale.
La capillarité bien visible dans un tube à essai, la surface de l'eau forme un ménisque bombé vers le bas (l'attraction est plus forte le long des parois).

capillarite

Pour la surfusion : lorsqu'on abaisse la température de l'eau jusqu'à 0°C (à Pression atmosphérique), il y a tendance à l'apparition de cristaux de glace. Sauf que parfois, on assiste au phénomène de surfusion et l'eau reste liquide et ne gèle pas.
Ce retard s'explique par la tension superficielle liquide/solide : lors de la formation d'un cristal, il y a création d'une nouvelle interface solide/liquide, donc un surplus d'énergie à fournir. La solidification permet d'un côté de libérer de l'énergie mais au tout début de la cristallisation, celle-ci n'est pas suffisante par rapport à l'énergie d'interface nécessaire. On assiste généralement à un effet de retard dû à ce surplus d'énergie à fournir.

Les tensio-actifs (présents dans les lessives) : certains tissus laissent "glisser" l'eau, les gouttes d'eau ne s'étalent pas et n'arrivent pas à mouiller le tissu car l'énergie d'interface eau/tissu est trop grande. L'ajout de tensio-actifs, permet de diminuer la tensio-superficielle et de favoriser l'étalement de l'eau.

Les caractéristiques du solide

La texture et la chimie du solide (le support) sont des propriétés importantes dans la forme de l'interface que prendra une goutte de liquide. On parle de solides "imperméables" ou très "hydrophobes"  (qui n'aiment pas l'eau).

La chimie joue un rôle sur les interactions possibles des molécules des deux milieux en présence.

POur la texture, c'est sa rugosité, sa nature "microscopique de la surface" du solide qui va déterminer sa "mouillabilité". En effet, au contact d'un solide très rugueux, de minuscules poches d'air vont être emprisonnées sous la goutte de solide : le liquide repose alors sur un support solide/air où on a montré ci-dessus que cela favorise l'hydrophobie (l'air repoussant l'eau).

lotus2
Structure microscopique de la feuille de Lotus : Source ICI

L'effet Lotus

Selon (ce lien), la feuille de Lotus doit ses propriétés à une structure à deux niveaux -des rugosités de taille micrométriques et un tapis de poils nanométriques- ainsi qu'à une composition chimique de la surface proche de la cire. La goutte d'eau est repoussée par la cire, et s'appuie sur des petites bosses emprisonnant des poches d'air. Ainsi, la feuille de Lotus n'est jamais mouillée, mais l'eau y glisse en emportant toutes sortes d'impuretés : c'est l'effet auto-nettoyant.

La nature "hydrophyle" / "hydrophobe" d'un contact solide/eau est une notion extrêmement importante dans le milieu industriel (recherche de matériaux non adhésifs pour l'eau) mais également pour l'environnement. Par exemple dans le domaine de l'agriculture, une goutte d'eau a naturellement tendance à rebondir sur les feuilles des végétaux : la possibilité de modifier la "relation" eau/support pour la dispersion d'aérosols de pesticides sur les cultures est primordiale, une quantité impressionante étant gaspillée... et dispersée dans l'environnement.
Alors que faire ? L'idée est d'ajouter au liquide un polymère (qu'on choisit soluble): une longue chaîne carbonée qui lorsque la goutte arrive au sol se déploie au sein de la goutte. Ce déploiement permet d'absorber une partie l'énergie cinétique de la goutte, qui n'en a plus assez pour rebondir.

En imitant le lotus, les chercheurs ont été créé peintures, vitrages, textiles, bétons hydrofugés, crèmes solaires. Pour ce faire, les matériaux qu'on veut rendre hydrophobe doivent subir un traitement de surface favorisant l'emprisonnement d'air.

POur en savoir plus :
http://www.boussey-control.com/tension-superficielle-tension-surface.htm

http://forums.futura-sciences.com/physique/36868-capillarite.html

http://www.cnrs.fr/publications/imagesdelaphysique/couv-PDF/IdP2005/37Quere.pdf

http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/physique-1/d/leffet-des-feuilles-de-lotus-pour-des-surfaces-autonettoyantes_8334/

http://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_lotus

http://www2.cnrs.fr/presse/thema/376.htm

http://www.linternaute.com/science/technologie/dossiers/07/biomimetique/6.shtml

http://exposeh2o.chez.com/eau_indeformable.htm

http://www.espci.fr/esp/CONF/2003/C03_02/conf2_2003.htm

3 décembre 2007

Flotte ou coule !

Bonjour tout le monde

Cela faisait un petit moment que je n'avais pas publié mais les préparatifs de Noël n'aident pas. Je voulais vous parler aujourd'hui de ce bon vieux principe d'Archimède, que nous cotoyons à chaque fois que nous nageons.

Tout d'abord l'Homme :

archimede

Archimède est un savant grec qui vécut à Syracuse (Sicile) de 287 av JC à 212 av JC. Il est connu pour ses multiples travaux scientifiques, théoriques ou pratiques, que ce soit en mathématiques ou en Physique. Parmi ces derniers, son Traité des corps flottants jette les bases de ce qui sera plus tard la science nommée hydrostatique.

Le principe :

"Tout corps plongé dans un fluide, entièrement mouillé par celui-ci ou traversant sa surface libre, subit une force verticale, dirigée de bas en haut et égale au poids du volume de fluide déplacé ; cette force est appelée « poussée d'Archimède ».

Explications :

Notons tout d'abord la différence fondamentale en sciences, entre le poids et la masse. Le poids noté P est une force, exprimée en Newtons : c'est celle qui nous attire au sol. La masse m est ce que nous indique notre bonne vieille balance et s'exprime en kg.

LEs deux notions sont bien sûr liées : P=m. G où G est une constante appelée accélération de la pesanteur (lâchez un objet du sommet de la Tour Eiffel, au moment où il quitte votre main, il a une vitesse nulle mais il va acquérir une vitesse de plus en plus grande, une accélération donc, qui n'est autre que G (qui vaut 9,8 m/s2) jusqu'à s'écraser lamentablement sur le sol...

Un objet flottant qu'on dépose sur l'eau (par exemple) va s'enfoncer d'un certain volume : celui de la partie immergée correspond à l'expression "volume déplacé" dans l'énoncé d'Archimède. Cet objet subit une poussée d'archimède notée PA

PA = ρeauVimmergé . G où ρeau est la masse volumique de l'eau

Flotte ou coule :

La poussée d'archimède (qui pousse vers le haut) s'oppose toujours au poids de l'objet qui l'attire vers le fond. Selon que la force d'Archimède est supérieure ou inférieure au poids de l'objet, il coule ou flotte (voir illustration avec une balle)

archimede

Source ici

Qu'est ce qui fait que le poids ou Archimède l'emporte ??

Il suffit de réécrire les expressions des deux forces PA et P

P = ρVG
PA = ρeauV G
P / PA = ρ / ρeau

Ainsi tout est une question du rapport de masse volumique ou de densité (il y a juste un facteur 1000 entre la notion de densité et masse volumique) entre l'objet et le fluide.

  • Si la densité du solide est supérieure à celle du fluide, alors le solide coule.
  • Si la densité du solide est égale à celle du fluide, alors le solide demeure immobile ; il est en équilibre neutre ou indifférent.
  • Si la densité du solide est inférieure à celle du fluide, alors le solide remonte vers la surface.

Applications :

- Les  bateaux qui sont pourtant en acier (densité plus élevée que celle de l'eau) flottent : en fait la densité globale est bien inférieure à celle de l'eau, car le bateau contient beaucoup d'air (seule la coque est en acier)

- L'eau douce ayant une masse volumique plus faible que l'eau salée, la poussée d'Archimède est plus forte dans la mer Morte (mer la plus salée du monde) que dans un lac. Il est donc plus facile d'y flotter.

- Pour maintenir un niveau de flottaison constant et assumer une meilleure stabilité, les navires sont pourvus de ballasts qu'ils peuvent remplir ou vider suivant leur cargaison ou la salinité de l'eau dans laquelle ils naviguent

- Les sous-marins contrôlent leur masse volumique en utilisant également des ballasts.

- Des œufs frais s'en vont au fond de l'eau ; s'ils flottent, ils ont déjà perdu de leur poids par dessèchement du contenu. Dans de l'eau très salée, les œufs frais flottent également, car dans cette eau plus lourde, ils ne peuvent pas aller au fond.

MErci de votre attention.

Pour en savoir plus :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Pouss%C3%A9e_d'Archim%C3%A8de

http://cm1cm2.ceyreste.free.fr/gege/physicien_gg33-68.htm

24 octobre 2007

Sacré Maillard !

Bonjour à tous,

Aujourd'hui je vais vous parler d'une réaction chimique très importante puisqu'elle permet d'expliquer une multitude de processus utilisés quotidiennement dans l'industrie agro-alimentaire, la cuisine, la médecine ...

Je mettrai principalement l'accent sur le domaine culinaire. La connaissance de cette réaction m'a été fournie par le livre "Les Secrets de la Casserole" de Hervé This dont je vous avais déjà parlé ici.

pain

La réaction de Maillard est très importante en cuisine, car c'est elle qui engendre les composés bruns, aromatiques et sapides de la cuisson. Son principe est le suivant :

- principe global : sous l'action de la chaleur, les acides aminés (dans les protéines donc) en présence de sucres (glucose, fructose, galactose), brunissent en donnant naissance à des molécules aromatiques (le goût !)

- un peu + dans la chimie : l'atome d’azote de la protéine va  se lier avec l’atome de carbone de la fonction carboxyle du sucre, cette liaison unit donc les deux molécules. Le produit formé (base de Schiff) est instable et se réorganise très vite, réagit encore pour former finalement un arôme !

- lors de la dernière étape de la réaction, la polymérisation donne des pigments bruns qui confèrent leur couleur dorée caractéristiques de certains aliments (café torréfié, bière, croute du pain...)

- la réaction de Maillard permet d'expliquer le bon goût de la croute du pain, le grillé du rôti, le goût des chips, le doré de la bière, brunissement de la périphérie du blanc lors de la cuisson d'un oeuf sur le plat...

Ainsi pour améliorer notre cuisine, il faut au maximum rechercher et favoriser cette réaction de Maillard en cherchant à associer sucres/protéines : pensons au Canard Laqué nous dit Hervé This.

La vitesse de la réaction de Maillard est fortement influencée par de nombreux facteurs tels que la nature des sucres et des acides aminés mis en jeu, certains étant plus réactif que d'autres. La réaction se trouve très ralentie quand la température s’abaisse. En règle générale, plus la température augmente, plus la vitesse de la réaction est importante.

tartnoix7

Source : http://www.chefsimon.com/gm16.htm

Exemples d'applications :

Cas du pain :

Nous comprenons dès lors aisément les phénomènes constatés au cours de la fabrication de pains spéciaux (pains aux sons, pains aux germes, pains au malt,…). La coloration supérieure à la normale qui survient à la cuisson s'explique par leur richesse en fibres et en sucres, qui favorisent conjointement les réactions de Maillard et de caramélisation.

Rôtis/grillades

Les acides aminés présents à la surface de la viande saisie dans la poêle ou sur le grill interagissent avec les sucres et créent le brunissement ainsi qu'un goût nouveau.

maillard

En résumé, la réaction de Maillard c'est :

Température + Acides Aminés + sucre ==> Goût (substances aromatiques) + couleur brune

Pour en savoir plus :

- http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9action_de_Maillard

- http://www.ens-lyon.fr/DSM/magistere/projets_biblio/2001/emessine/

- http://perretk.club.fr/oeuf/reaction_de_maillard.htm

- http://www.membres.lycos.fr/rasley/TPE/Maillard/Cekmai.htm

12 octobre 2007

Les fibres textiles et le repassage !

Bonjour

Après quelques articles consacrés à l'eau et à la lessive, nous allons parler aujourd'hui de la sensibilité de certains textiles au froissement.

Il convient tout d'abord de distinguer les fibres naturelles (le coton), et les fibres syntéthiques constitués de polymères (longues molécules) synthétisés à partir du pétrole comme le polyester, polyamide, acrylique par exemple  : voir un ancien article ici.

Lors du lavage, l'eau s'insère au niveau des liaisons entre polymères et les écartent les uns des autres. Au moment du séchage, l'eau s'évapore et les liaisons se recréent de façon anarchique : c'est là qu'apparaissent les plis et que le fer est requis (dommage !).

Les fibres synthétiques sont généralement infroissables car elles sont généralement hydrophobes (repoussent l'eau).

Le comportement des fibres naturelles est à étudier au cas par cas : interviennent le type de liaison et le type de traitement subi lors de la fabrication du tissu. Ainsi le coton est composé de cellulose, chaînes linéaires qui se déforment lors du lavage et se replacent tout à fait aléatoirement pendant le séchage.
Au contraire, la laine se froisse peu car les polymères qui la constituent sont non linéaires et torsagés : ils se comportent comme des ressorts qui se déforment et reprennent ensuite leur place facilement.

polyester

On n'arrête plus le progrès !

Les recherches visent à améliorer le comportement des cotons...en jouant sur la solidité des liaisons entre polymères (renforcement à l'aide de résines) ou en cherchant à limiter l'absorption de l'eau.

D'autres types de recherches et de découvertes permettent de jouer sur l'assemblge des polymères : c'est la forme de la molécule et les différents éléments qui la composent qui donnent ses propriétés au matériau. Ont ainsi été créés :

- des chaussettes anti-odeurs :le tissu de ces chaussettes se compose de fibres aseptiques qui empêchent la prolifération bactérienne et neutralisent les odeurs !!

- des vêtements résistants au feu (le Kevlar)

- des vêtements qui sèchent en un clin d'oeil :des fibres qui drainent la transpiration vers l'extérieur

- des vêtements thermo-régulateurs...

- des textiles utilisés dans le milieu médical (ligaments artificiels ...)

- des textiles du futur à base de crabe ou d'algue (le crabion (du crabe) aurait des vertus cicatrisantes et l’algue brune susceptible de diffuser de la vitamine E, du magnésium et du calcium) pourquoi pas ??

Essentiellement utilisés pour leurs performances techniques et leurs propriétés fonctionnelles (durabilité, résistance aux agressions chimiques, perméabilité ou imperméabilité, qualités thermiques.etc...) les nouveaux textiles représenteront 80% des textiles à l’horizon 2020

Près de quatre cents sociétés françaises sont spécialisées dans ce domaine de la recherche du textile innovant. Voici un domaine dans lequel la recherche doit être passionnante !

Textilemedical

Tissu médical

En savoir plus :

La Recherche - Avril 2006 (N° 396) p 79

http://www.rfi.fr/sciencefr/articles/090/article_53054.asp

http://www.arts-et-metiers.net/musee.php?P=225&id=222&cycle=&lang=fra&flash=f

http://www.ensad.fr/journal/journal19/materiaux.htm

12 septembre 2007

où il est question de nuages et d'avions...

Bonjour à tous,

Aujourd'hui, je vais vous parler des nuages... de quoi sont-ils constitués ? comment se forment-ils ?

Lumière sur les nuages :

nuagec

Les nuages sont des collections de petites gouttelettes d'eau et/ou de cristaux de glace dans l'atmosphère en concentrations assez grandes pour être visibles Il ne s'agit donc pas comme on le croit souvent de vapeur d'eau...

Alors pourquoi se forment-ils ? Pour répondre à cette question, il faut regarder d'un peu plus près les intéractions entre l'air et la vapeur d'eau présente dans l'air.

L'air est constitué d'un certains nombre de composés gazeux dont le d'oxygène (heureusement pour nous), de l'azote en grande partie et d'autres composants comme l'eau sous forme de vapeur d'eau. La quantité relative d'eau sous forme vapeur contenue dans l'air ambiant définit l'humidité ou encore l'hygrométrie.

Plus l'air est froid, moins il peut stocker de vapeur d'eau. A l'opposé, plus l'air est chaud, plus il peut stocker de molécules d'eau à l'état vapeur. Souvenez-vous ici, je vous racontais que la température était une mesure de l'état d'agitation d'un système. Ainsi, à haute température, les molécules d'air s'agitent dans tous les sens et s'écartent les unes des autres (d'où la dilatation des gaz quand on les chauffe) : il y a plus de place pour y loger les molécules d'eau de façon individuelle.

Quelques valeurs :

-A 0°C, l'air peut contenir jusqu’à 4,8 g de vapeur d’eau par m3

- A 10°C, l’air peut contenir  jusqu’à 9,4 g de vapeur d’eau par m3

- A 20 °C, l’air peut contenir jusqu’à 17,2 g de vapeur d’eau par m3 d’air

Les valeurs données sont un maximum, on dit qu'on a alors un air "Saturé". En dessous du maximum, on définit alors une humidité relative. 50 % d'humidité relative signifie que l'air contient la moitié de l'eau sous forme vapeur que ce qu'il pourrait contenir.

NB : L'humidité relative est un pourcentage tandis que l'humidité absolue est la quantité de vapeur / kg d'air sec.

Autre notion importante à retenir : la vapeur d'eau est un gaz INVISIBLE !! donc dès qu'on voit un filet, un nuage, un tourbillon, une trace dans le ciel ou dans l'air, ce n'est donc pas de la vapeur mais de la condensation sous forme de minuscules gouttelettes d'eau.

Lorsqu'on monte en altitude, la température décroit, ainsi que la pression (qui est le poids de la colonne d'air au-dessus), la quantité d'eau que l'air peut contenir diminue et à partir d'une certaine température ou altitude, la vapeur d'eau se condense : les molécules se regroupent pour passer à l'état liquide, sous forme de petites goutelettes ou sous forme de cristaux de glace (ce point dépend de la température rencontrée et de la présence de "points d'accroche pour les cristaux", qu'on appelle "noyeu de condensation", ce sont des micro poussières ou aérosols...).

Et quand pleut-il ?

Les gouttelettes d'eau ou de cristaux de glace doivent être grossis considérablement afin d'atteindre des tailles assez grandes pour tomber sous forme de pluie ou de neige.

1 million de gouttelettes d'eau dans un nuage =  formation d'une goutte de pluie.

Et le brouillard alors ??

brouillard

C'est purement et simplement un gros nuage qui est au ras du sol. La nuit, le sol ou les objets se refroidissent généralement plus vite que l'air chargé d'une certaine quantité de vapeur d'eau, il y a donc une inversion de température. L'air près du sol devient alors vite saturé en humidité et tout l'excédent se condense : d'où l'apparition du brouillard. LE brouillard apparaît aussi au-dessus des cours d'eau, des lacs qui par évaporation saturent l'air puis dépassent la saturation.

Si le sol et les objets présents sont à une température inférieure à 0°C, les minuscules gouttelettes d'eau qui vont s'y déposer, vont former du givre : on parle alors de brouillard givrant.

Le brouillard se dissipe lorsque le réchauffement (soleil, activité humaine) permet l'évaporation des gouttelettes d'eau.

Enfin un petit mot sur les traînées des avions

trainee

Source : Hommage aux "fous volants" : du F-16 à la navette spatiale. Document T.Lombry.

Il s'agit exactement du même phénomène : les gaz d'échappement de l'avion produisent de la vapeur d'eau. Les traînées d'échappement résultent de la saturation en vapeur d'eau des couches atmosphériques traversées par l'avion; cette saturation donnant lieu à la condensation et à la solidification ensuite d'une quantité suffisamment importante de vapeur d'eau.

Merci de votre intérêt et à bientôt.

Pour en savoir plus

27 septembre 2007

Des fabricants de nuages

Bonjour à tous,

J'inaugure aujourd'hui ma rubrique "Industrie et Techniques" pour vous parler d'une technique de réfrigération de l'eau et mettre un peu de lumière au sujet des réfrigérants atmosphériques : cet article m'a été suggéré à la suite d'un reportage télévisé puis d'articles sur Internet qui induisent en erreur le lecteur ou spectateur non averti.

Qu'est ce qu'un réfrigérant atmosphérique ou aéroréfrigérant ?

C'est une construction en béton en forme d'hyperboloïde qu'on peut souvent admirer, découvrir   aux abords des centrales thermiques ou nucléaires.

Qu'est ce donc qu'un hyperboloïde ? En maths, c'est une surface de révolution décrite par la rotation d'une hyperbole autour de son axe...cela ne vous avance peut-être pas !

Dans votre cuisine, surtout dans les années 70, c'était ceci

diabolo

Vous avez donc sûrement en tête cette construction bizarre, non ?

refrig

A quoi sert-il ?

Tout d'abord, il ne s'agit pas (comme on pourrait le penser à la lecture de certains papiers) d'une cheminée d'usine crachant moultes polluants atmosphériques...

mais d'un gigantesque échangeur de chaleur (100 m de haut) qui permet de refroidir une eau trop chaude. Ce type d'installation est souvent utilisé par les centrales thermiques sauf en bordure de mer ou de rivière (ces points d'eau remplacent alors le réfrigérant).

Une conduite permet d'acheminer l'eau chaude à l'intérieur du réfrigérant tandis que l'air s'engouffre par le bas et passe sous la coque. L'eau passe alors dans des dispositifs de distribution qui permettent d'éclater le débit en de nombreuses gouttelettes avant de passer sur le corps d"échange (air montant/eau descendant)  et de retomber dans la piscine ou bassin d'eau.

La forme particulière de cet échangeur permet de créer un tirage où l'air réchauffé au contact de l'eau chaude, monte (car plus léger que l'air froid) à l'intérieur de la coque du réfrigérant. En montant, il permet de créer une depréssion favorable à l' évaporation d'une partie de l'eau à refroidir...

aeroprincipe

Le fait d'évaporer une partie de l'eau, la refroidit (tout comme lorsqu'on souffle sur nos mains mouillées...ca fait froid !). La convection de l'air permet également de refroidir.

La vapeur d'eau formée (qui va saturer l'air qui l'emporte) s'échappe ainsi hors du réfrigérant et lorsque le temps est humide ou lorsque l'air extérieur est saturé (voir l'article précédent sur les nuages), la vapeur se recondense en un panache qui n'est autre qu'un nuage...

Alors, lorsque vous verrez un réfrigérant avec un beau nuage au-dessus, n'incriminez pas l'industriel et n'ayez pas peur de la pollution, il ne s'agit que d'eau...

A bientôt.

Complément du 8/01/08 suite à la question relative aux débits mis en jeu

Ppour avoir un ordre de grandeur voici quelques chiffres :
Pour une centrale de puissance 250 MW
un réfrigérant de taille 100m en hauteur, 70 m diamètre de base
Lorsque l'unité fonctionne à pleine charge : le débit d'eau de circulation (à refroidir donc) est de 30 000 m3/h, l'évaporation est de l'ordre de 350 m3/h.
Il faut donc compenser par un appoint.

14 janvier 2009

Lumière concentrée : les lasers

Bonjour

Il y a quelques temps nous avions explicité l'une des façons dont la lumière était émise : tout corps chaud émet un rayonnement. Plus la température est élevée, plus la lumière émise possède une énergie élevée (plus la longueur d'onde est courte). Ainsi, le corps humain émet lui aussi de la lumière correspondant aux infrarouge (énergie faible, longueur d'onde plus grande que la lumière visible). Le soleil quant à lui, émet une lumière allant de la lumière visible aux UV (très énergétiques, longueur d'onde courte) et même rayons X, rayons gamma (encore plus énergétiques).

L'autre façon de porduite de la lumière, cette fois ci de façon artificielle est par l'excitation des atomes. C'est le principe des lasers (principe découvert par Einstein en 1917)

laser

Le mot LASER est en fait un acronyme signifiant Light Amplification by Stimulated Emission of Radiation : amplification de lumière par émission stimulée de rayonnement...

L'application des lasers est large :
- dans notre vie quotidienne : lecteur de CD, lecture des codes barres dans les supermarchés,
- dans le domaine médical : ils traitent les zones malades sans toucher aux parties saines (chirurgie laser, épilation laser)
- dans l'industrie : ils permettent de couper, percer, souder avec une grande précision des objets en cours d'usinage.

Principe du laser

Il nous faut rentrer ici dans quelques considérations de physique quantique, et bien que cela ne soit pas mon domaine, je vais essayer de faire simple.

* Structure de l'atome
Toute matière est constituée d'atomes, la partie la plus petite d'un élément de matière (en fait depuis la découverte de l'atome et la  création du mot, des éléments encore plus petits ont été découverts).

L'atome est constitué d'un noyau, son centre solide, tout petit et concentré de matière et de sa masse. Le noyau est fait de protons (charges positives) et de neutrons.

Autour de ce noyau très dense, gravitent des électrons (attirés par le centre), de charge négative ce qui assure la neutralité de charge d'un atome. Peut-on arracher ces électrons de l'emprise du noyau de l'atome? Oui, c'est un phénomène bien connu de notre vie quotidienne : on se coiffe par exemple, le peigne arrache par frottement des électrons aux cheveux, qui se chargent alors positivement, le peigne négativement. C'est le phénomène d'électrostatisme ou électricité statique.

Revenons à notre atome bien constitué (sans arrachage d'electron). Les électrons sont disposés sur différentes couches avec des niveaux d'énergie différents. Le nombre d'électron et les niveaux d'énergie sur lesquels ils se situent, sont bien spécifiques pour chaque type d'atome et c'est ce qui distingue les différents éléments chimiques de notre univers.

Un électron ne se trouve jamais à un endroit précis mais il circule sur un niveau d'énergie bien particulier. Les valeurs de ces niveaux d'énergie sont spécifiques pour chaque atome, on dit qu'ils sont "quantifiés". Plus l'électron sera près du noyau plus son niveau énergie sera faible : plus il sera attiré par le noyau, plus il sera difficile à "déloger", c'est l'état le plus stable...

* Génération de lumière
Sous l'effet d'une stimulation, un atome peut "s'exciter", sortir de son état de repos, c'est-à-dire qu'un de ses électrons, s'il reçoit une quantité d'énergie précise, peut grimper vers une couche supérieure (la valeur de la quantité d'énergie à recevoir de l'extérieur correspond à la différence entre les niveaux d'énergie d'une couche à l'autre). C'est le phénomène d'absorption.

La stimulation necessaire à ce gain d'énergie, cela peut être par ex.  suite à une collision avec un atome ou un électron accélèré en raison d'une tension électrique ou d'une source de chaleur ou suite à une intéraction avec une source lumineuse.

Ensuite, une fois que l'atome est excité, il ne reste pas dans cet état instable, et il se "désexcite"...l'electron ayant migré, redescend sur son niveau normal, qui est un état plus stable. Or, il y a un surplus d'énergie correpondant à la différence entre les deux niveaux mis en jeu : cet excès est rendu à l'extérieur sous forme de lumière ! C'est un peu, pour illustrer et reprendre un phénomène de la vie quotidienne que nous connaissons bien, le phénomène de phosphorescence où les atomes d'abord excités par la lumière du jour, reémettent ensuite de la lumière car les atomes se "désexcitent" lentement. On parle d'émission spontanée lorsque le phénomène de désesxcitation se produit naturellement, spontanément sans intervention extérieure. On parle d'émission stimulée, lorsqu'un atome excité, reçoit encore davantage d'énergie sous la forme d'une onde lumineuse : il y a desexcitation et le rayonnement incident est alors "amplifié" : la lumière arrivant sur les atomes excités, repart avec une énergie double !

bohr

Modèle de Bohr : Source ICI

* Le laser
Le laser n'est autre qu'un "amplificateur" de lumière reposant sur le principe de l'émission stimulée. POur le laser, il s'agit d'un échantillon de matériau phosphorescent qui aura été préalablement excité placé entre deux miroirs. Un rayonnement initialement présent dans le système va être amplifié une première fois (phénomène d'émission spontanée), puis réfléchi sur l'un des miroirs, puis réamplifié, etc. L’un des miroirs est semi-réfléchissant (une partie de la lumière sort du dispositif) et l'autre partie est réinjectée vers l'intérieur de la cavité.

laserschema
Source ICI

Selon la puissance et le type de rayonnement émis par le laser, celui-ci peut être dangereux pour la vue.

Applications récentes dans le domaine médical

Une première mondiale a récemment été réalisée à la Salpétrière à Paris par une équipe de neuro-cirurgiens français : la destruction de tumeurs cérébrales grâce à la technologie du laser. Après introduction d'une fibre optique dans le crâne du patient (via un petit orificie de 3mm, pas d'ouverture de boite cranienne donc), le laser est positionné au coeur meme de la tumeur et permet la destruction thermique des cellules malignes, l'opération est suivie par IRM.

Les premiers résultats sont plutôt encourageants : la plupart des 15 patients traités n'ont eu aucun effet secondaire, ni aucune récidive alors que leur espérance de vie initiale n'excédait pas 3 mois !

Source : Sciences et Avenir (Octobre 2008)

Quelques grands noms de l'histoire du laser

A. Einstein (description de l'émission stimulée en 1917)
Premier laser conçu en 1953 par Gordon, Zeiger et Townes

Pour en savoir plus :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Laser

http://www.science-et-vie.net/definition-laser-127.html

http://www.science.gouv.fr/fr/dossiers/bdd/res/2970/le-laser-histoire-d-un-rayon/

http://www.lefigaro.fr/sante/2008/08/29/01004-20080829ARTFIG00528-des-tumeurs-au-cerveau-eliminees-par-laser-.php

http://robotchirurgie-news.blogspot.com/2008/09/le-laser-contre-le-cancer.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/Niveau_excit%C3%A9

http://www.e-scio.net/ondes/laser.php3

http://www.dsgentreprise.fr/manu/principe.html

http://science-for-everyone.over-blog.com/article-26296744.html

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