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Le Monde et Nous
29 août 2009

MER et climat : tout est lié (1/2)

Le temps des vacances prend fin…il est temps de remettre cet espace en activité ! Pour faire le lien entre ces deux mois d’été et les préoccupations de la rentrée, je vous propose de faire un petit tour de présentation du dernier numéro des « Dossiers de la Recherche », N°36 (aout 2009), pour ceux qui ne l’ont pas eu entre les mains. Son thème en est « La mer », des dossiers très éclectiques et très riches en enseignements : une façon de rendre hommage aux Océans tout en tentant de sensibiliser sur ses multiples rôles de protection de la Vie et sur l’urgence des actions à mener pour maintenir des équilibres qui semblent bien fragiles : tout peut basculer, s'emballer et très vite !

mer1

Cette présentation ne se veut pas exhaustive de l’ensemble des articles du magazine mais simplement être le relais des idées fortes qui m’ont marquée.

Préface par Yann Arthus-Bertrand (auteur de Home, sorti le 5/06/09):

Le cinéaste souhaite nous faire prendre conscience de l’immensité de notre ignorance en ce qui concerne l’Océan : son incroyable synergie avec l’atmosphère et tout l’écosystème sur Terre. L’Océan est en danger ce qui menace la survie de toute la planète. Et pourtant, nous n’en avons pas conscience, malgré les alertes répétées des scientifiques… Pourquoi ! Parce que nous sommes naturellement optimistes ? ou parce que l’Océan nous semble toujours aussi beau, toujours aussi bleu ? oui, mais tout se joue en profondeur ou des espèces sont menacées à cause du réchauffement climatique, bien réel, l’effondrement des ressources lié à la surpêche, et la pollution.

L’eau se réchauffe (lié à l’augmentation des gaz à effet de serre issus de nos activités humaines et industrielles voir explications de l’effet de serre ICI), conduisant une augmentation des niveaux des mers (fonte des glaciers, dilatation des liquides avec la température)

Mais l’augmentation du CO2 atmosphérique a une autre conséquence : il est absorbé en plus grande quantité par les océans ce qui rend l’eau plus acide (CO2+H2Oè H2CO3 qui est l’acide carbonique) ce qui dissout lentement les récifs de coraux et les coquillages calcaires…les éco-systèmes se détruisent lentement remettant en cause la production d’oxygène dans l’atmosphère.
La pollution par les nitrates et phosphates (issus de l’agriculture industrielle et des égoûts) est un élément aggravant. Alors agissons très vite.

Les enjeux de la surpêche ou l’entrée dans « l’ère du visqueux »

D. Pauly nous dresse un bilan des conséquences plus que néfastes de la pêche intensive et des synergies avec la pollution et le réchauffement climatique. Les ressources des océans ne cessent de s’épuiser avec deux constats de l’auteur : le tonnage des pêches mondiales ne cesse de diminuer depuis 20 ans malgré tous les progrès techniques, la taille des poissons pêchés est de plus en plus réduite. Cette modification atteste d’un tarissement des ressources et en particulier celui des grands prédateurs. Cela modifie l’écosystème et la biodiversité des fonds marins : la raréfaction des grands poissons induit un fort développement des petites espèces consommant le zooplancton, le phytoplancton n’est plus contrôlé et explose : on assiste à une forte progression des algues toxiques, de méduses et de la masse microbienne. C’est l’entrée dans « l’ère du visqueux » ; les poissons filtreurs qui nettoient les côtes de ces déchets ont disparu, victimes de la surexploitation, pêchés plus vite qu’ils ne peuvent se reproduire.

Ce phénomène est accentué par la pollution (rejets en mer) et le réchauffement climatique qui atteint préférentiellement les espèces utiles plutôt que l’espère microbienne.
Les solutions sont la multiplication des aires maritimes protégées, l’interdiction du chalutage qui détruit totalement les écosystèmes pour se tourner vers une pêche raisonnée et durable (développer des techniques de pêche sélective avec des appâts spécifiques aux espèces non protégées, consommer différemment).

L’auteur déplore le fossé gigantesque entre le résultat catastrophiques des études sur les ressources de l’océan et ce qui est réellement fait : notamment en Europe.

bateau

Source : ICI

Océan et réchauffement :

Comprendre l’océan, c’est aussi comprendre l’évolution du climat car il joue un rôle essentiel dans la régulation de l’atmosphère. E. Bard nous en présente très simplement les différents mécanismes.

1- La mer : puits de CO2 atmopshérique
Sous l'effet des vents , le CO
2 se mélange à l'eau tout d'abord en surface puis sur une couche d'une centraine de mètres. Sous l'effet de la circulation marine le CO2 est alors amené dans les profondeurs.

2 -La mer : puits de chaleur

Pour chauffer de l'eau et augmenter sa température, il faut beaucoup d'énergie (de chaleur = on l'appelle la capacité thermique) comparativement à d'autres corps (à cause des liaisons hydrogène de l'eau dont je vous parlais ICI). Ainsi l'énorme volume que représentent les océans et cette forte capacité thermique de l'eau, par nature, expliquent pourquoi les mers peuvent stocker d'énormes quantités de chaleur. Le réchauffement de l'atmosphère est donc en très grande partie absorbé par les oceans.

3- La mer : moyen de transport de la chaleur
La chaleur reçue par la terre au niveau de l'équateur est bien plus importante qu'aux pôles. Les océans absorbent cette chaleur et l'envoient via les courants marins vers les pôles.
Les courants marins sont d'une part la conséquence des vents de surface et d'autre part par les différences de densité entre une eau très chaude (donc moins dense) et une eau plus froide. Les courants marins sont également liés à la salinité de l'eau (plus l'eau est saline, plus elle est dense) permettent l'oxygénation des profondeurs des océans, source de vie.

4- La mer renvoie dans l'atmosphère les rayons du soleil

La glace étant moins dense que l'eau liquide (les liaisons hydrogène dont nous parlions sont rectilignes dans le cas de la glace, et tordues dans l'eau liquide, le volume (d'une même masse) occupé est donc moindre dans le cas du liquide). La conséquence est que la glace flotte sur l'eau, et que la banquise se forme en surface et non en profondeur.  Etant située en surface, la glace permet de réfléchir une bonne partie du rayonnement solaire, beaucoup plus que l'eau de mer...D'où l'extrême importance des banquises sur le climat.

Source ICIcyclecarbone

Quel pourrait être l'impact de l'augmentation du CO2 dans l'atmosphère ?
On a déjà commencé à voir certaines conséquences de la forte concentration en CO2.

1- La capacité de pompage de l'Océan pourrait être ralentie si l'excès devient trop grand. Sous l'effet de l'augmentation du CO2 dans l'atmosphère, la planète se réchauffe et risque de modifier les densités de certaines eaux, et perturber la circulation marine et donc l'enfouissement du CO2 dans les profondeurs. Si le CO2 émis par les activités humaines et industrielles est moins stocké dans l'Océan, il reste dans l'atmosphère et c'est l'effet boule de neige, le phénomène s'emballe ! Quelques observations confirment certaines perturbations en Atlantique Nord, mais pas de ralentissement du pompage du CO2 cependant il n'y a pas encore de recul suffisant pour tirer de réelles conclusions. Le prochain siècle sera décisif.

2-L'acidification des mers : L'acide carbonique tend à faire diminuer progressivement le pH de l'eau (c'est à dire augmenter son acidité). Cet aspect auquel s'ajoute le réchauffement, aura de réelles conséquences sur la vie marine. En particulier, la dissolution des coraux est un risque majeur. Une étude a montré que la diminution de la calcification des coraux est bien réelle, elle a été observé sur une échelel de temps de 20 ans au niveau de la grande barrière australienne.

3- La perturbation des courants marins pourrait avoir également comme conséquence la diminution de l'oxygénation de certaines zones de l'océan...des "zones mortes" où sans oxygène, certaines bactéries peuvent s'adapter en utilisant des nitrates dissous et en rejetant du "N2O", puissant gaz à effet de serre (250 fois plus que le CO2)...et là encore la machine s'emballe...
Le N2O océanique n'a fort heureusement pas été mesuré, mais la baisse de l'oxygénation a bel et bien été constatée...

Enfin, je rajoute ici l'impact sur la fonte des glaces..qui en diminuant de surface, réduisent d'autant le réfléchissement des rayonnements solaires...le réchauffement s'accélère.

mer2

Conclusion : le constat n'est pas glorieux...partout où on regarde, s'affiche la fragilité de tout l'écosystème...il est plus que temps d'agir, heureusement beaucoup ont commencé, est ce que cela sera suffisant ?

Suite de la présentation dans un prochain article...a très bientôt

Liens pour les enfants :

http://www.wwf.fr/s-informer/actualites

http://www.defipourlaterre.org/

http://www.lecoleagit.fr/


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